Une fois n'est pas coutume, je trouve que Jussi Alder-Olsen s'améliore avec le temps, tout en renouvelant les pans de l'histoire du Danemark qu'il dénonce dans ses romans. J'ai trouvé cet opus particulièrement réussi. Les dialogues et les situations entre membres de l'équipe du département 5, souvent loufoques et décalés, apportent un agréable contrepoids à l'histoire particulièrement sordide et touchante de Nete. Dossier 64 aborde un épisode franchement pas reluisant de l'histoire du Danemark, un de ceux que tous les pays tentent de cacher sous leurs tapis... Il s'agit des activités liées à l'île de Sprogo, où l'on internait et stérilisait les femmes débiles et de mauvaise vie, ou, plus simplement, celles qui étaient gênantes. Morck, qui se trouve un peu moins en mille morceaux, m'a semblé plus capable d'empathie, et gère de main de maitre, assisté par Assad et Rosie, une histoire particulièrement émouvante et touchante.
Pour tout dire, les enquêtes du département V ne sont pas de la grande littérature, pas même le summum des romans policiers. J'en lis un de temps en temps pour me détendre, parce que je sais que l'histoire tiendra globalement la route, que l'intrigue est honnête, les personnages amusants. J'y trouve de l'humour, un peu de dépaysement, un chouïa de violence mais pas trop, et j'apprends toujours deux ou trois choses sur le Danemark. Dossier 64 m'a pour le coup étonnée, je l'ai trouvé meilleur que ce à quoi je m'attendais, et j'ai même été surprise par le final, ce qui est plutôt rare ! Bref, c'est un bon voire excellent opus , amusant, intéressant, bien mené.
Ellane92 - Boulogne-Billancourt - 49 ans - 18 novembre 2016 |