Léonid doit mourir
de Dmitri Lipskerov

critiqué par Reginalda, le 8 octobre 2014
(lyon - 57 ans)


La note:  étoiles
L'imagination au service d'une vérité sans fard
Le choc ! Un roman comme rarement j'en ai lu. L'intrigue est tout ce qu'il y a de fantasque. D'un côté un embryon (le futur Léonid du titre, il vient d'être conçu il y a quelques heures de cela) à l'intelligence hors norme, dont on va suivre le développement : né orphelin (son père est mort avant sa naissance, sa mère en lui donnant la vie), il est trimballé d'orphelinats en maisons de fous, où chaque fois il provoquera des événements inouïs en raison de ses aptitudes hors normes. D'un autre côté, Angélina, vieille femme à la santé de fer, désireuse cependant de recouvrer la plastique de sa jeunesse, et qui se met pour cela en rapport avec une sorte de savant fou, lui-même à la solde d'un Arménien immortel au coeur tendre et à la main lourde.
Bref, on l'aura compris, résumer pareille intrigue relève de la gageure. Et pourtant, on ne peut lâcher ce livre qui, entre satire, lyrisme, érotisme... explore avec brio tous les registres pour offrir au lecteur un moment rare, dont on sort, certes encore plus désillusionné qu'avant, mais heureux d'avoir rencontré une oeuvre de première grandeur.