L'île aux cent mille morts
de Fabien Vehlmann (Scénario), Jason (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 13 septembre 2014
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Un OVNI qui laisse surtout perplexe
La jeune Gweny vient de récupérer une bouteille à la mer contenant le plan d’une île au trésor. Elle est persuadée que la bouteille a été envoyée par son père, qui a déserté le foyer familial plusieurs mois auparavant. Elle se met ainsi en tête de recruter une équipe de pirates pour l’emmener jusqu’à cette fameuse île, leur promettant le trésor indiqué sur la carte.

Habituellement, j’adore découvrir des choses qui sortent un peu des sentiers battus, mais là je dois dire… Si vous trouvez bizarres les productions de Daniel Clowes ou Charles Burns, vous n’avez encore rien vu. En vérité, il m’est impossible d’accoler un genre à une BD comme celle-ci. Parce qu’avec les deux dessinateurs précités, au moins on sait à quoi s’en tenir… alors qu’ici, ça n’a le goût ni de cochon ni de lard…

Tout d’abord, le dessin de type ligne claire est très simple et dépouillé, allié à des couleurs à l’avenant, avec des personnages plutôt laids et très statiques. Donc pas très plaisant a priori, mais ce n’est pas tant ça le problème. Certes, je m’attendais à un univers décalé, mais celui-ci m’a laissé à l’entrée, malgré une certaine fascination pendant les premières pages qui s’est transformée en perplexité au fil du récit. S’agit-il réellement d’une parodie des BD de pirates ? Avec un parti pris hyper naïf ou intello en mode cent millième degré ? Quoi qu’il en soit, je n’ai ni ri ni souri une seule fois, au contraire j’ai plutôt ressenti de l’agacement devant ces bonshommes désincarnés à la dégaine très mécanique et cet humour plus gris que noir. Cette non-histoire m’a semblé tout simplement consternante.

Ma première rencontre avec ce dessinateur, dont j’avais déjà remarqué le graphisme singulier et ces personnages aux yeux vides, s’avère décevante. J’aurais peut-être dû choisir un album où Jason signe également le scénario – ce que je ferai à l’occasion. Pourtant, j’avais déjà lu de Fabien Vehlmann Jolies ténèbres que j’avais bien apprécié. Alors il est possible que l’alchimie entre les deux auteurs n’ait tout simplement pas fonctionné…