Après avoir étudié la littérature et l'informatique à l'université de Belfast, Damien OWENS a exercé divers métiers et collaboré à plusieurs magazines. Agé d'une trentaine d'années, il se consacre aujourd'hui à l'écriture. Il signe ici son premier roman.
Joe est un jeune Irlandais qui bosse pour une boite de relations publiques. Il fait mollement son boulot, vit seul dans une petite chambre, et passe ses moments libres soit à boire au pub avec ses copains, travailler à un scénario sur son vieil ordinateur, ou se prendre la tête avec sa mère et sa soeur. Lorsque cette dernière tombe enceinte à 19 ans, tout le monde semble lui reprocher de ne pas venger l'honneur de la famille. Il met alors le pied dans un engrenage, qui aboutira à le libérer de sa culpabilité...
Un roman bourré de talent où derrière un humour qui n'est pas, il est vrai, sans rappeler Nick Hornby, on peut trouver une vraie peinture sociale de l'Irlande d'aujourd'hui, d'une jeunesse paumée mais sympa, et de belles relations familiales, avec leurs manques et leurs traditions. Sous des apparences légères et primesautières, j'ai beaucoup apprécié la construction solide d'une histoire simple, mais efficace.
Je recommande !
"Stevie travaillait comme comptable pour une société qui fabriquait des serviettes de toilette. L'anecdote de travail la plus passionnante qu'il nous ait racontée concernait un de ses collègues comptables, aperçu en ville alors qu'il était censé être grippé et alité. Le drame s'était étalé sur une semaine, pendant laquelle on avait tous été sur des charbons ardents, suspendus à ses lèvres dans l'attente de chaque nouvelle péripétie. (Comparée aux autres de ses histoires, celle-là, c'était le procès d'O.J. Simpson.) Le point culminant du récit était le jour où le hors-la-loi avait reçu un mémo cinglant d'un certain M. Danthel. Stevie nous avait laissé entendre que ce personnage était une sorte d'hybride de Jeffrey Dahmer et de Montgomery Burns, mais on n'avait pas été impressionnés pour autant. On ne peut pas vivre dans la crainte d'un homme qui s'appelle Danthel, lui avait-on assuré. Ce serait comme avoir peur d'un M. Froufrou..."
Cuné - - 57 ans - 20 novembre 2005 |