Les trottoirs de Dublin
de Damien Owens

critiqué par Patman, le 28 octobre 2003
(Paris - 61 ans)


La note:  étoiles
Le sursaut du chat mort
Etrange titre pour une critique...mais c'est le titre original du livre "Dead cat bounce", plus en rapport avec le contenu que le titre français. Damien Owens est un jeune auteur irlandais qui signe ici son premier roman. Un regard sur l'Irlande d'aujourd'hui, à cheval entre la modernité et les traditions.
Joe Flood, célibataire endurci (et malgré lui) vit à Dublin ou il travaille dans les RP (relations publiques) tout en écrivant un scénario qui, pense-t-il, le propulsera vers les sommets glorieux à Hollywood. Originaire de la campagne profonde, il y est régulièrement rappelé par sa mère et sa soeur, en crise perpétuelle depuis la mort du père. Joe doit donc assumer un rôle de chef de famille qui ne lui convient guère. Le reste de son temps, Joe le passe au pub avec ses potes, Go-Go, Norm et Stevie. Mais voilà qu'un jour, un coup de fil de sa mère lui apprend que sa soeur Deirdre est enceinte et que le père présumé refuse ses responsabilités !...Voilà Joe en devoir de venger l'honneur de sa soeur... L'humour est souvent présent dans ce roman qui se laisse lire facilement et avec une certaine jubilation même. La critique outre-Manche a comparé Owens à Nick Hornby et c'est vrai que l'on trouve dans ce roman certains ingrédients du fan d'Arsenal (références fréquentes au quotidien via des chanteurs, présentateurs télé, etc...)... La verve est la même en tout cas. Un petit reproche toutefois, le nombre de fois ou il utilise le mot "putain" dans le discours de son héros...raison pour laquelle le traducteur français a choisi le titre ???
Un bon petit roman pour ceux qui aiment l'Irlande et ses pubs.
Un régal 9 étoiles

Drôle, social, sensible et humain, ce livre est un régal. On y retrouve tous les ingrédients d'écrivains britanniques comme Nick Hornby ou de films comme Les Virtuoses.

SB - - 59 ans - 24 janvier 2007


Dépassé par les évènements 9 étoiles

Après avoir étudié la littérature et l'informatique à l'université de Belfast, Damien OWENS a exercé divers métiers et collaboré à plusieurs magazines. Agé d'une trentaine d'années, il se consacre aujourd'hui à l'écriture. Il signe ici son premier roman.

Joe est un jeune Irlandais qui bosse pour une boite de relations publiques. Il fait mollement son boulot, vit seul dans une petite chambre, et passe ses moments libres soit à boire au pub avec ses copains, travailler à un scénario sur son vieil ordinateur, ou se prendre la tête avec sa mère et sa soeur. Lorsque cette dernière tombe enceinte à 19 ans, tout le monde semble lui reprocher de ne pas venger l'honneur de la famille. Il met alors le pied dans un engrenage, qui aboutira à le libérer de sa culpabilité...

Un roman bourré de talent où derrière un humour qui n'est pas, il est vrai, sans rappeler Nick Hornby, on peut trouver une vraie peinture sociale de l'Irlande d'aujourd'hui, d'une jeunesse paumée mais sympa, et de belles relations familiales, avec leurs manques et leurs traditions. Sous des apparences légères et primesautières, j'ai beaucoup apprécié la construction solide d'une histoire simple, mais efficace.

Je recommande !

"Stevie travaillait comme comptable pour une société qui fabriquait des serviettes de toilette. L'anecdote de travail la plus passionnante qu'il nous ait racontée concernait un de ses collègues comptables, aperçu en ville alors qu'il était censé être grippé et alité. Le drame s'était étalé sur une semaine, pendant laquelle on avait tous été sur des charbons ardents, suspendus à ses lèvres dans l'attente de chaque nouvelle péripétie. (Comparée aux autres de ses histoires, celle-là, c'était le procès d'O.J. Simpson.) Le point culminant du récit était le jour où le hors-la-loi avait reçu un mémo cinglant d'un certain M. Danthel. Stevie nous avait laissé entendre que ce personnage était une sorte d'hybride de Jeffrey Dahmer et de Montgomery Burns, mais on n'avait pas été impressionnés pour autant. On ne peut pas vivre dans la crainte d'un homme qui s'appelle Danthel, lui avait-on assuré. Ce serait comme avoir peur d'un M. Froufrou..."

Cuné - - 56 ans - 20 novembre 2005