Monsieur Patissot, cinquante-deux ans, vieux garçon, employé sans grand avenir dans un ministère où tous se moquent de lui, est inquiet. Son docteur lui a prescrit de l’exercice et il décide de pratiquer la marche chaque dimanche. Le voici entraîné dans des aventures abracadabrantesques, souvent en compagnie de nouveaux amis rencontrés sur le tas. Avec l’un d’eux, il ira même saluer à leur domicile le peintre Meissonier et Emile Zola.
Une merveille dans le genre !
Extrait :
Ce sera une fête ; ce que M. Patissot, bourgeois de Paris, appelle une fête : une de ces innombrables cohues, qui, pendant quinze heures, roulent d’un bout à l’autre de la cité toutes les laideurs physiques, chamarrées d’oripeaux, une houle de corps en transpiration où balloteront, à côté de la lourde commère à turbans tricolores, engraissée derrière son comptoir et geignant d’essoufflements, l’employé rachitique remorquant sa femme et son mioche, l’ouvrier portant le sien à califourchon sur la tête, le provincial ahuri, à la physionomie de crétin stupéfait, le palefrenier rasé légèrement, encore parfumé d’écurie. Et les étrangers costumés en singes, des Anglaises pareilles à des girafes, et le porteur d’eau débarbouillé, et la phalange innombrable de petits bourgeois, rentiers inoffensifs que tout amuse. Ô bousculades, éreintements des cors aux pieds, ahurissement de toute pensée, senteurs affreuses, remuements inutiles, haleines des multitudes, brises à l’ail, donnez à M. Patissot toute la joie que peur contenir son cœur.
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Catinus - Liège - 74 ans - 11 décembre 2020 |