Super-Louis et l'île aux 40 crânes
de Florence Hinckel, Anne Monel (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 6 juillet 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Un scénario au rythme frénétique pour des enfants scolarisés dans une classe Freinet
Avec le titre "Super Louis et l’île aux 40 crânes", Floence Hinckel rend hommage à "L'île aux trente cercueils" de Maurice Leblanc, un des volumes du Cycle d'"Arsène Lupin". Il y a d’ailleurs un même ton très frénétique dans "Super Louis et l’île aux 40 crânes" et "L'île aux trente cercueils". Toutefois l'auteure dit que les passerelles possibles de son livre vers une autre création mènent au film "Les Goonies", une comédie d'aventure américaine réalisée et produite par Richard Donner sur le scénario de Chris Columbus d'après une histoire de Steven Spielberg.

Bien que l’on parle dans le texte de "l’Éducation nouvelle" et non de "pédagogie Freinet" les adultes reconnaîtront une belle caricature complice de celle-ci dans les pages 13 à 16.

«Elle veut utiliser avec nous l’Éducation nouvelle, un machin super moderne bien qu’il date du siècle dernier… et on adore ça. En gros, l’Éducation nouvelle, ça veut dire qu’on peut se lever quand on veut de notre chaise, tant qu’on fait semblant que c’est pour aller chercher une fiche de travail. Son mot d’ordre à Stéphanie, c’est que chacun doit avancer à son rythme. Alors nous, depuis le début de l’année, on a bien veillé à ne surtout pas lui donner de mauvaises habitudes. On a bien veillé à ne surtout pas lui donner de mauvaises habitudes. On a pris un rythme du genre escargot sous calmants, ce qui nous permet d’éviter tout stress inutile». (pages 13 à 14)

Notons que dans la classe du héros il y a l'hyperactive Maxilienne qui est sous ritaline. Suite à un jeu de toupie qui se déroule non loin de l’embarcadère d’un petit port français (sans vraiment d’indication géographique), sont enlevés par le gangster Nubuck : Louis Fortis (le narrateur) et deux de ses camarades à savoir son meilleur ennemi Gustave du Pont dit Brutus-la-Brutasse et Vanessa Bagostini dont il est amoureux. Ceci les emmène sur une île proche, réserve d’oiseaux, surnommée "l’île aux 40 crânes". Ces 40 crânes seraient ceux des téméraires qui se seraient aventurés dans ce lieu. Leur meurtrière serait la piratesse informatique surnommée Balafre-à-dents-d’or. Ce sont donc à deux terribles ennemis que vont faire face de façon quasi simultanée les trois enfants.

Cette aventure permet au narrateur d’avancer sérieusement dans sa rédaction de fiches pour son Guide de survie du super-héros en milieu ordinaire, il nous livre là quatre modèles dans un style qui renvoie plus au moins à celui que pourrait utiliser un élève dans le cadre d'un travail individualisé en pédagogie Freinet et aux fiches des "Castor Junior". La fin heureuse laisse présager le début d’une série, avec un second tome où l’on retrouvera la piratesse informatique Balafre-à-dents-d’or.

Les illustrations sont d'Anne Monel, elles occupent environ un cinquième de la surface totale; dans un style un peu Tom-tom et Nana (mais en noir et blanc) elle fait bien resortir le côté maléfique des deux ennemis adultes des enfants.

En résumé voilà un ouvrage qui mêle aventures, humour et apports culturels, s’y ajoute une dimension sociale le héros étant le fils d’une caissière d’un supermarché qui appartient au meilleur ennemi de Louis (les deux personnages réagissant selon certaines caractéristiques propres à leur milieu).