1000 maillots de foot
de Bernard Lions

critiqué par Numanuma, le 18 mai 2014
(Tours - 51 ans)


La note:  étoiles
Plus qu'un maillot
Je ne sais pas pour vous mais moi, j’ai les poils à l’idée de l’orgie footballistique à la sauce brésilienne qui se profile à l’horizon ! Bien évidemment je serai, comme toujours, derrière les Bleus, même s’ils restent dans le bus, mais je ne vais pas me restreindre et la Belgique sera une équipe que je vais suivre avec beaucoup d’attention. Gros potentiels chez les Diables Rouges.
Alors, quand je suis tombé sur ce bouquin, je me suis dit que c’était une sorte de signe. Faut dire que je suis en plein trip depuis quelques mois avec les buts du PSG, champion 2014 et vainqueur de la Coupe de la Ligue et la très bonne santé de Saint Etienne. Pas de bol, après une incroyable seconde partie de saison Sochaux est relégué en Ligue 2 mais c’est comme ça. En plein trip au point de m’être acheté des vignettes et un album Panini !
Bref, les maillots de foot.
Et bien en fait, c’est délicat de parler du maillot de nos jours. Du moins concernant les joueurs de l’équipe de France accusés de tous les maux (un peu trop souvent à raison), principalement de ne pas assez le mouiller ce fichu maillot !
Oui, au-delà de l’aspect pratique initial, savoir qui est qui sur le terrain, le maillot est devenu la valeur symbolique primordiale dans le foot. C’est qu’il faut l’honorer, en être fier, le porter haut dans la défaite comme dans la victoire. Si en plus il peut être beau…
C’est un objet de collection aussi. Mais quand on voit le prix d’un maillot basique, sans flocage, ça reste une collection franchement onéreuse. Sauf à arriver à récupérer celui d’un joueur, un soir de match. Celui-là, oui, il a de la valeur et pas uniquement pécuniaire. Parce que quand tu es fan, un maillot porté, même par le 4ème gardien ou le plus mauvais joueur de l’équipe, c’est à part. Ce n’est pas le même que l’identique que tu peux trouver à la boutique. C’est un maillot spécial. Un maillot qui a vécu le terrain, les 90 minutes réglementaires et les sueurs d’aisselles qui vont avec. Voire les glaviots, les traces de pelouse ou de terre, ou du sang…
Des maillots comme ça, Louis Nicollin, qui préface le livre, en a des tas. Vraiment. Au point d’avoir son musée personnel !
Certes, le truculent président du club de Montpellier, ancien champion de France, est à peu près aussi élégant dans son apparence et ses manière qu’un pilier de bistrot qui carbure à la gitane maïs et au gros rouge dès 10h du matin mais c’est un passionné. Un type à l’ancienne. Pas le genre à s’emmerder avec des conseillers en communication et des starlettes du ballon qui pensent plus à leur prochaine coiffure de douille qu’au prochain match !
Un supporter quoi !
Ca a l’air d’une évidence mais avec le panel international qu’offre ce gros bouquin on en est sûr : les sponsors sont une plaie purulente pour l’esthétique. Le livre présente le maillot d’origine d’un club ou d’une équipe, souvent très différent de sa version actuelle, et diverses évolutions jusqu’à ce jour. Bien souvent, le maillot d’origine est uni. Parfois deux couleurs. Et un blason. A-t-on besoin de plus ?
On va me dire que les clubs ont besoin de l’argent des sponsors. C’est vrai au point que désormais, même les fesses des joueurs sont ornées d’une marque : du plus mauvais effet sur le short. En plus d’être ridicule.
Le vrai problème est que les logos des sponsors sont rarement en adéquation graphique avec les maillots. Prenons le maillot de Platini à la Juventus de Turin : un maillot aux bandes verticales noires et blanches et un sponsor au lettrage blanc sur fond noir. Discrétion, sobriété. Comparez avec le logo Celtigel à Guingamp ou Hyundai à Lyon : on voit plus le sponsor que le reste. C’est sûrement l’idée forte pour le comptable mais pour le fan c’est affreux.
A côté de tous ces maillots, des plus élégants aux plus improbables (mention spéciale aux Jaguares de Chiapas au Mexique et leur maillot tacheté jaguar de plus horrible effet visuel possible), des plus anciens aux plus récents, des plus chers aux plus cheap, l’auteur, ou plutôt le compilateur, le travail rédactionnel étant plutôt faiblard pour ce type d’ouvrage, nous raconte quelques anecdotes sur l’histoire de ces maillots : savez-vous pourquoi l’équipe d’Italie (je peux pas les blairer !) joue en bleu ? En l’honneur de la famille royale, issue de maison de Savoie dont le couleur est le bleu. En 1904, le premier maillot de l’équipe de France n’a pas le coq pour emblème. Le corbeau figurant sur le blason de l’équipe du Japon symbolise la vertu des guerriers et annonce leur victoire.
En refermant ce bouquin, que je risque de rouvrir souvent, je me suis rappelé ce maillot bleu revêtu du coq que j’ai eu la chance de porter quand j’étais gamin. C’était celui de l’époque Platini, celui la victoire à l’Euro 1984. J’étais fier de le porter malgré mon corps de crevette et une capacité à jouer au foot proche du néant. Aujourd’hui, au lieu de le porter, je crois que je le rangerai précieusement en attendant de l’offrir au fiston. Et j’en ai deux maintenant. Ça va faire cher en maillot…