La véritable histoire de Marcel, soldat pendant la Première Guerre mondiale
de Pascale Bouchié, Cléo Germain (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 17 août 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Le soldat Marcel porte un marcel
"La véritable histoire de Marcel soldat pendant la Première Guerre mondiale" démarre presque en nous rappelant que certains enfants purent demander à leur père de leur ramener un casque de Prussien (page 8). Jean-Pierre Guéno un courrier de ce type dans "Mon papa en guerre 1914-1918" et la réponse de ce dernier de lui demander s’il serait heureux si un soldat allemand ramenait à son propre fils son képi de soldat français (dans la lettre authentique et dans cette fiction).

D’autres détails significatifs comme les poupées porte-bonheur Nénette et Rintintin, fruits à l’origine de la création de Poulbot (pages 19-20). Par ailleurs l’accident de train dans le tunnel de Longueau (près d’Amiens) à la suite duquel on n’a plus aucune nouvelle du jeune soldat, s’il est du domaine de la fiction pour le lieu, renvoie à un authentique accident où un train ramenant des poilus du front italien fit le 12 décembre 1917 environ 500 morts et 200 blessés à Saint-Michel-de-Maurienne en Savoie.

D’autre part cet ouvrage permet de développer autour des tirailleurs sénégalais et des soldats qui traumatisés perdirent la mémoire jusqu’à ne plus connaître leur nom. Le plus célèbre est Anthelme Mangin qui fut réclamé par de nombreuses familles entre 1920 et 1930 avant d’être définitivement identifié comme Octave Monjoi né dans l’Indre, donc dans le Berry. À la page 176 dans la partie documentaire de la fiction pour les jeunes "Porté disparu" de Catherine Cuenca, son cas est exposé.

Dans " La véritable histoire de Marcel soldat pendant la Première Guerre mondiale " on trouve les pages documentaires (fort explicites) au milieu d’un récit basé sur la relation privilégiée entre une enfant d’une dizaine d’années Gabrielle et son frère Marcel qui sert au 170e RI en casernement à Épinal en temps de paix.

Je suis toujours gêné par le côté racoleur des titres du type "La véritable histoire de" lorsque le récit est essentiellement le fruit de l’imagination de l’auteur, c’est le cas et cet ouvrage perd là à mes yeux une partie de ses qualités par ce subterfuge auprès des jeunes lecteurs