Qui nous affame ?
de Daniel Estulin

critiqué par Bernard2, le 3 mai 2014
(DAX - 74 ans)


La note:  étoiles
Brûlot
Ce court ouvrage est une violente attaque contre le système financier actuel, lequel a pour unique objectif de maximiser ses profits, au mépris le plus total des individus. Les États, les gouvernements sont totalement assujettis à cette puissance.

Le progrès technique, l'éducation, qui auraient pour conséquence une amélioration du niveau de vie des hommes doivent donc être proscrits. Il faut que les êtres humains soient « abrutis et serviles, des moutons dociles » et que les États soient ruinés.

Tout n'est que fraude, mensonge. Y-a-t-il une voie pour sortir de ce piège meurtrier, de ce système corrompu ? Voici ce que dit l'auteur : « Regardez, moutons, la manière dont vous êtes tondus. Il faut dire aux banquiers, au reste de l’élite qui gère le système financier mondial : Ça suffit ! ». Ce qui laisse bien peu d'espoir...

Le livre est très virulent, sans nuances. Il affirme beaucoup plus qu'il n'argumente. Qu'une petite poignée d'individus amasse une richesse scandaleuse au détriment d'une immense majorité n'est hélas pas une découverte. D'autres l'ont dénoncé de manière moins polémique. Et cet ouvrage n'apporte rien de nouveau, sinon dans sa forme, trop exagérée pour être véritablement percutante. On notera toutefois qu'il démontre que l'Euro est un piège dans lequel se sont enfermés les pays qui l'ont adopté, perdant en cela toute action possible sur leur monnaie au niveau national. Lorsque nos gouvernants nous affirment que l'Euro est une force, ils se trompent et/ou ils nous trompent.

En illustration, quelques phrases tirées du livre :

- Tous les pays tentent de résorber leur dette et, chacun leur tour, ils se heurtent à la dictature des grandes entreprises.

- Un peu de jugeote permet de rejeter sine die un système monétaire international. Il est préférable que les États-nations souverains possèdent leur propre système de crédit, qui est celui de leur devise.

- Un État-nation qui ne parvient pas à contrôler sa propre monnaie n'est pas un État souverain, et tout État qui n'est pas souverain est vulnérable devant les assauts et la volonté subversive de cette oligarchie [c'est à dire d'intérêts financiers privés].