Vent de sang
de Nele Neuhaus

critiqué par Alma, le 27 mars 2014
( - - ans)


La note:  étoiles
Science sans conscience ……
Les commissaires Pia Kirchkof et Bodenstein sont chargés d’enquêter sur deux morts liées à la prochaine implantation d’un parc d’éoliennes dans la région du Taunus : le veilleur de nuit de l’entreprise Windpro qui fabrique les éoliennes et un des leaders de l’initiative citoyenne, l’association opposée au projet. D’importantes sommes d’argent, le destin de plusieurs entreprises sont en jeu .

Le roman mêle un grand nombre de personnages aux intérêts différents : enquêteurs , défenseurs de la nature, scientifiques renommés étudiant les phénomènes de réchauffement climatique et invités à intervenir à un sommet international sur le climat à Copenhague , industriels chargés de combattre ce réchauffement …. La vie publique de chacun d’eux sert d’écran à sa vie privée ; son passé resurgit ; peines de cœur, rivalités amoureuses, instabilité familiale se mêlent aux impératifs professionnels ; leurs convictions éthiques cachent souvent des desseins lucratifs ou de vengeance personnelle.

Un roman dense, touffu, constitué d’un montage de séquences brèves, montées cut, passant sans transition d’un aspect de l’affaire à un autre. Le lecteur habitué à la linéarité d’un récit peut se sentir déstabilisé, il doit ici progressivement reconstituer le puzzle de l’affaire et de l’enquête. Heureusement, quelques passages récapitulatifs l’aident à faire une mise au point.

Roman haletant, souvent violent, mais dont l’intérêt essentiel, à mon sens, tient au fait qu’il porte sur le thème du réchauffement climatique et qu’il amène à le lecteur à reconsidérer la thèse officielle actuelle d’un réchauffement causé par le progrès humain. Des scientifiques auraient-ils falsifié les données de leurs recherches pour satisfaire des intérêts politiques et économiques ? Serions- nous manipulés ?

Un roman qui ébranle nos certitudes. L’homme de science aurait-il perdu sa conscience ?