Il était une fois... Aliénor d'Aquitaine
de Ann Kramer

critiqué par JulesRomans, le 29 mars 2014
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Aliénor au combat: un coup de Mars et ça repart
Le livre documentaire "Il était une fois… Aliénor d’Aquitaine : la reine qui partit au combat" d’Ann Kramer devrait figurer dans tous les CDI de lycée situés de France du sud de la Loire à la Navarre. En effet Aliénor fut en particulier vicomtesse de Limoges, comtesse du Poitou, comtesse d’Auvergne et duchesse d’Aquitaine, en plus d’être successivement reine de France puis reine d’Angleterre.

Aliénor naît en 1122 si on traite régulièrement de la vie de cette dernière, on n’oublie pas de faire le point sur des questions générales et de lier le mode de vie du personnage à la situation de la société où elle vit. De plus au bas de chaque page deux informations d’ordre chronologique permettent de suivre les principaux évènements d’ordre géopolitique qui concernent les royaumes de France et d’Angleterre depuis trente ans avant l’année de naissance d’Aliénor jusque à la date de sa mort en 1204.

Dans les affirmations, on aurait aimé parfois un peu plus de contextualisation pour les lecteurs non spécialistes (à qui est a priori destiné ce livre) ; ainsi page 59 la phrase :

« (Aliénor) avait décidé que sa petite-fille, Blanche, épouserait Louis, le prince de France. C’était un excellent choix : Blanche fut une grande reine »

aurait gagné à être complétée et cela aurait donné

« (Aliénor) avait décidé que sa petite-fille, Blanche, épouserait le futur Louis VIII, le prince de France. C’était un excellent choix : Blanche fut une grande reine. Connue sous le nom de Blanche de Castille, elle est la mère de Louis IX passé dans l’histoire comme Saint-Louis».

Il est à noter que le roman historique pour les jeunes "Blanche de Castille: future reine de France" de Catherine de Lasa (chez Gallimard) met en scène les conditions dans lesquelles se rencontrent en 1200 Ailénor et Blanche à la cour de Castille.

Vraiment l’essentiel est dit, en ne tranchant pas sur certains points car il est difficile de savoir par exemple si les relations incestueuses qu’Aliénor a entretenu avec son oncle en Palestine sont réelles ou uniquement le fruit de médisances pour que le roi de France puisse obtenir du pape l’annulation de son mariage avec elle. Les deux dernières pages rappellent que son petit-fils, allié de Philippe-le-Bel l’assiégea en 1202 dans Mirebeau au nord de Poitiers (cité où s’installa comme horloger huit siècles plus tard l’écrivain populiste Georges David) et que son tombeau est à Fontevraud (à cinquante kilomètres de Mirebeau) à côté de celui de son mari anglais Henri II.

Alors que sort le volume 3 de la série de BD "Aliénor, la légende noire", avec justement une action en Terre Sainte, "Il était une fois… Aliénor d’Aquitaine : la reine qui partit au combat" d’Ann Kramer s’avère l’ouvrage qui allie le mieux concision et sûreté des affirmations pour trier ce qui dans cette série chez Delcourt relève de l’historique et du romancé. Par ailleurs on trouve une illustration importante et pertinente dans "Il était une fois… Aliénor d’Aquitaine : la reine qui partit au combat" d’Ann Kramer