Les seigneurs
de Richard Price

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 25 février 2014
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
La loi du plus fort
Considérée comme un classique « culte », cette première œuvre de Price (1974) représente bien le profil de son auteur, plutôt un habile scénariste qu’un romancier.

Le récit s’articule autour des membres d'un gang de rue adolescent du Bronx dans les années 60s. Une petite bande de brutes italiens qui porte les couleurs de leur organisation fièrement et dont le chef, Richie, sort avec la fille d'un gangster notoire. Le livre retrace aussi les combats et les alliances avec d’autres gangs locaux tels que « Les Baldies » tous chauves, « Les Bombers Del » les noirs, « Les Ducky Boys » irlandais et « Les Wong » un gang chinois.

Avec de courtes saynètes essentiellement dialoguées, nous explorons leurs relations, la vie de quartier et de famille - souvent dysfonctionnelle. Ce n'est pas un livre politiquement correct. Le langage de rue est non filtré. Le comportement des personnages n’est pas teinté par le jugement moral de l'auteur. Les mauvais ne sont pas toujours punis et les bons récompensés. Évidemment, la violence est aussi prédominante et la sexualité se veut crue. Les touches d’humour font grincer des dents.

Si le portrait de cette jeunesse désoeuvrée s’avère d’une grande authenticité, au final il n’en est que ça. Une étude sociologique sans véritable trame romanesque. Simplement, un aperçu d’un talent brut qui s’est épanoui par la suite.

-lu en version originale-