L'ablation
de Tahar Ben Jelloun

critiqué par Pacmann, le 20 février 2014
(Tamise - 59 ans)


La note:  étoiles
Le cancer de la prostate expliqué à ma (grande) fille
Le romancier met en scène un scientifique de haut vol qui est incapable d’écrire lui-même sur son expérience de la maladie et qui donc fait appel à un écrivain public ; ce dernier reprend sans censure et sans pudeur les termes de son narrateur.

Ce récit clairement inspiré d’une réalité vécue (probablement par l’écrivain lui-même) tourne autour du cancer de la prostate. Il se veut didactique pour les hommes, voire l’entourage de ceux-ci, qui pourraient tôt ou tard être confrontés à cette épreuve médicale et hospitalière ; il y aurait 20.000 nouveaux cas par an en France.

L’auteur lève les tabous sur cette maladie traumatisante et fait comprendre les épreuves par lesquelles les concernés passent, soit l’incontinence, la dépression et surtout l’impuissance.

On est clairement plongé dans une œuvre littéraire d’un haut niveau et même si Tahar Ben Jelloun est mieux connu pour le sens poétique de ses récits, ici son style adoucit et dépeint à merveille une réalité plus prosaïque.

Nous sommes donc face à une œuvre utile et poignante tant pour les quinquagénaires masculins mais aussi pour les femmes en tant que victimes directes qui pourraient être aussi confrontées au cancer du sein ou en qualité de compagnes des mâles infortunés.

Une remarque tout de même, le « héros » et donc sans doute par personne interposée l’auteur, amplifie selon moi excessivement l’importance de la sexualité comme étant la seule raison de vivre. Je ne suis pas personnellement convaincu que ce point de vue fasse l’unanimité et cela donne un caractère machiste ou du moins hoministe à ce récit.