Lanzarote et autres textes
de Michel Houellebecq

critiqué par Nothingman, le 24 juillet 2003
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
L'île de la dépression
"Le 14 décembre 1999, en milieu d'après-midi, j'ai pris conscience que mon réveillon serait probablement raté-comme d'habitude. J'ai tourné à droite dans l'avenue Félix-Faure et je suis rentré dans la première agence de voyage." Destination Lanzarote! Une île volcanique des Canaries aux paysages lunaires et désertiques que les touristes semblent avoir délaissé. Le narrateur va se retrouver dans un hôtel comme il y en a tant, accompagné de congénères pour le moins particuliers: Rudi, flic belge en pleine dépression; Barbara et Pam, des Allemandes lesbiennes non-exclusives. Mais que faire sur cette île désertique lorsque l'hôtel ne propose que trois activités? A priori pas grand chose et pourtant,....
Houellebecq décrit encore une fois des gens moyens qui semblent se débattre indéfiniment, des personnages déboussolés, désabusés, désenchantés comme ce flic belge qui ne croit plus en rien. Voici son type de pensée: "De toute façon, les Français méprisent les Belges, dit-il pour conclure; et le pire est qu'ils ont raison. La Belgique est un pays déliquescent et absurde, un pays qui n'aurait jamais dû exister". Pas bien folichon tout ca.
On se surprend à esquisser un sourire alors que les sujets traités sont souvent graves (dépression,dénonciation d'une secte:Raîl).Ce texte est à mon sens le plus drôle qu'il ait produit. L'univers houellebecquien est bien présent: un zeste de sexualité débridée, un soupçon de provocation, des personnages dépressifs,...Tout y est!
Les textes accompagnant ce récit sont très intéressants pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'auteur. Il nous explique son admiration pour des écrivains tels que H.P. Lovecraft, Brett Easton Ellis;ses centres d'intérêts; sa volonté de ne s'attacher qu'à des personnages moyens. Ainsi dit-il: "En matière de description sociale, je suis définitivement classes moyennes".
A conseiller vraiment à ceux qui aiment cet auteur.

HOUELLEBECQ EST UN CON ! 8 étoiles

Ben quoi ? Il a bien traité Prévert de con. Chacun son tour. Ce Monsieur a une vision abracadabrantesque de la Belgique, éprouve, une attirance pour les lesbiennes allemandes ( tous les goûts sont dans la nature) et pour couronner le tout, il prétend que la littérature du XX ème siècle " est nulle, n'a rien apporté. Avec cela pompeux à l'extrême". J'en passe... Mais il lui sera grandement pardonné. Houellebecq est un sale gosse qui sème troubles, pagailles, scandales. Un peu dans le même style de cette haute et merveilleuse définition de la rock music, citée par un animateur de Radio 21 ( Belgique) : " Le Rock est une musique que des ados ont inventé pour emmerder leurs parents ! " Retenons de Houellebecq son " Irish Writer Attitude" (pompeux ! ) qui nous remet chacun à notre juste place, à savoir une bavure au premier sens du terme : la bave, > qui, comme chacun le sait, n'atteint pas la Splendeur des Etoiles. Là, il est appréciable. Le reste n'est que littérature...

Catinus - Liège - 72 ans - 6 novembre 2003


Michel prend des vacances d'hiver... 7 étoiles

... à Lanzarote, une contrée que Michel sort de l'ombre des catalogues de vacances.
Michel a d'ailleurs depuis toujours un certain sens publicitaire qui le rapproche d’un de ses amis, Frédéric-le-grand qui vend beaucoup livres avec comme titre le prix du livre (ah ces auteurs d’aujourd'hui !: plus rien à voir avec ces téléphobes d’un autre âge que furent Gracq, Cioran, Savitzkaya...) et qu’il aurait d’ailleurs contribuer à faire entrer dans sa maison d‘édition. En vacances, Michel va faire la connaissance de Rudi (un flic qui dépeint un Bruxelles d’apocalypse; serait-y pas un peu à cause de ça qu’il a fait flic, Rudi ?) avec qui il va sympathiser.
Il aimerait bien, Michel, l'associer un peu, pour le sortir de sa déprime, à une partie carrée qui restera entamée d’un angle et qu'il va mener avec deux lesbiennes allemandes (ça tombe bien, Michel a un bon a priori pour les Allemandes!). Mais Rudi n'est vraiment pas à ça : il ne participera pas et ne pourra pas avoir, comme son ami Miche, les larmes aux yeux quand une des Allemandes lèchera le sperme que Michel a dans un trouble légitime renversé sur la poitrine de son amie. Ah Michel, quel émotif pour tout ce qui touche à sa queue!
Mais Rudi trouvera mieux à faire, il s’inscrira chez les gentils Ra‘liens où il pourra, et sans crainte des méchants Arabes (oh pardon: Musulmans il faut préciser, car Michel fait dans la nuance, des fois!), donner libre cours à son amour des Marocaines (sa femme est repartie au pays avec ses enfants et Michel qui est décidément bourré d'humour - et pas que de ça! - dira qu’il n'a décidément pas de chance avec les Marocaines, Rudi). Même si elle si elle est un peu jeune, celle-là - 11 ans quand même, c’est vrai, Michel ! - pour lui faire minette en toute impunité.
Michel trouve sympa Claude (Vorilhon, dit Raël dans Le Milieu des sectes) et ses idées: l'amour libre, le clonage, le même nombril Houellebecquien démultiplié ; on se dit qu'il aimerait au cours d’une émission télé discuter le coup avec lui. Ca ferait bien pour son image de marque de GP (gentil provocateur). Les nombreux amis de Michel l'incluraient sur leur site et les ennemis des amis de Michel (http://aeamh.free.fr/)pourraient dire que Michel s'entoure mal et devrait mieux surveiller ses proches, même qu’ils auraient pas tout à fait tort, ces ennemis-là. Même si tout ça, c‘est pas tout à fait lui, qu’il dira Michel pour se défendre : pour sûr que c'était une f(r)iction, que c'est seulement son « je » qui a parlé...
N'empêche que j'aime bien quand Michel chante (ou plutôt quand il s'entoure d'un groupe qui joue fort), fait des articles super qui mettent bien le doigt là où ça fait mal et qui font sacrement réfléchir sur nombre d’idées reçues ; quand Michel tire sur sa clope ; quand il pleure un petit coup à la télé en récitant un de ses poèmes pas hermétique pour un euro ; quand il balance tout le monde dans une interview, avec un petit sourire contraint-forcé à fendre les coeurs : on lui donnerait le bon Raël sans confession, et même que Michel s'en irait encore de sa petite larme...

Kinbote - Jumet - 65 ans - 28 juillet 2003