L'histoire de la Belgique pour les nuls
de Fred Stevens, Axel Tixhon

critiqué par JulesRomans, le 3 février 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
On ne voit pas Saint-Trond au fond de la tasse
"L’Histoire de la Belgique" est un ouvrage égayé par cinq dessins d'humour qui séparent chacune des parties et une seule carte historique (au demeurant fortement intéressante puisque présentant les états bourguignons à leur zénith).

L’ouvrage est conçu avec une grande rigueur scientifique, on n’hésite pas à porter à la connaissance du lecteur des informations qui pourraient remettre en cause ses croyances. Ainsi il est bien précisé que Godefroid de Bouillon est très vraisemblablement natif de Boulogne-sur-Mer. Par ailleurs faire court ne veut pas dire faire consensuel et des éclaircissements, sortant de l’histoire officielle, sont apportés.

Il est ainsi expliqué que la réaction nobiliaire d’épée derrière le prince d’Orange est d’autant plus forte que la réforme du nombre d’évêchés et d’archevêchés va avec une exigence d’études en droit ou en théologie (que peu de membres des grandes familles des Pays-Bas sont capables de mener) et une nomination par le souverain (là encore la noblesse de robe sera favorisée). Pour faire simple, et avec mes mots, faute de pouvoir être évêques certains se font protestants.

Les cinq parties, précédées par une introduction, sont : des origines aux principautés (jusqu’à 1384), du rêve bourguignon au rêve joséphiste (1384-1780), une période de rupture (1780-1830), la partie des dix (autours de réalités devenus symboles de la Belgique), annexes (avec en particulier des dates repères). Des signes tout au long de l’ouvrage permettent de mettre en évidence ce qui tient de l’insolite, de la connaissance fondamentale, du portrait d’un personnage…

Voilà un ouvrage excellent au niveau du contenu textuel, il est dommage que l’iconographie ne présente aucun document historique. Pour des lycéens il est de ce fait un peu aride, pour des étudiants de premières années d’histoire, il est vraiment bien fait car il porte une autre focalisation permettant la décentration et donc la meilleure compréhension.

Il est évident par exemple que la place de l’état bourguignon dans les affaires européennes au XVe siècle gagne en une meilleure visibilité. On apprécie l’existence d’un index. La présentation de la révolte liégeoise et de sa répression en 1467 gagnerait à être lue par tous ceux qui ont lu ou liront "Quentin Durward" écrit par Sir Walter Scott en 1823.