Maison centrale, suivi de Une chambre sur le Bosphore
de Biljana Jovanović

critiqué par Pucksimberg, le 20 janvier 2014
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Biljana Jovanovic, une dramaturge serbe bien encombrante
Biljana Jovanovic sait déstabiliser son lecteur en créant des univers inconfortables, flous, mystérieux qui bousculent nos repères, quitte à perdre son lecteur.

Dans "Maison centrale", il est question d'une prison. Dans ce lieu, l'argent semble modifier les rapports humains et devenir l'enjeu principal de cet espace en marge. Même les rapports sexuels des prisonniers se monnaient.
Les captifs souhaitent élaborer un plan pour s'enfuir, mais combien leurs idées sont confuses ! Les responsables de ce lieu, eux aussi, fomentent un plan et sont à la recherche d'une somme d'argent dissimulée sans doute dans le quartier des prisonniers.

Dans "Une chambre sur le Bosphore", un univers indescriptible est créé, quasi incompréhensible : des personnages étranges, des quêtes qui le sont tout autant, des bouleversements temporels et des lieux variés ( bordel, bazar ... ). Cette pièce est un OVNI ! Déjà en lisant la liste initiale de personnages, j'aurais dû sentir que j'entrais dans un univers à part :
" NIMA, personnage indéterminé ; jeune homme et vieillard "à la peau resplendissante et aux yeux de braise".
NUMA, vision de Nima ; femme-fillette-garçonnet-vieille femme à l'éclat d'améthyste."

Femme engagée, Bilja Jovanovic est dramaturge, romancière, poète née à Belgrade. Certains de ses textes sont visionnaires. Elles les a écrits avant la guerre en Yougoslavie et ils évoquent pourtant cette période de trouble à venir ... La maladie l'a fauchée à 43 ans. Aujourd'hui encore, alors qu'elle est décédée en 1996, elle reste encombrante dans le monde littéraire serbe. On ne sait pas trop comment considérer cette femme engagée, qui a souvent été considérée comme dangereuse pour le pouvoir.