14-18 Carnets de guerre, Vie et survie dans les tranchées belges
de Benoît Amez

critiqué par JulesRomans, le 29 janvier 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Halte-là, halte-là, les piottes sont là !
"Vie et survie dans les tranchées belges" permet de rappeler que l’armée belge défendit son pays d’un bout à l’autre du conflit, arrivant à tenir environ vingt kilomètres de front depuis Nieuport au bord de la Mer du Nord, en gros le long de l’Yser. Notons d’ailleurs que si l’annexe 3 présente une carte du front dans cet espace, elle aurait gagné à être moins sobre en marquant en particulier la frontière française et la ville de Dunkerque.

L’auteur a travaillé d’après des lettres de soldats belges, de leurs carnets de guerre et de leurs souvenirs. Vers les page soixante à cent chacun des quarante personnages dont Benoît Amez a utilisé les souvenirs est présenté en moyenne sur les trois-quarts d’une page. Flamands, Wallons et Bruxellois se côtoient ainsi que militaires de carrière et appelés ou encore catholiques et mécréants (d’ailleurs au moins l’un d’entre eux est de façon sure fils de franc-maçon). Quelques-uns se sont expatriés dans divers pays du continent américain après la guerre, le nombre de médecin tourne autour de la petite dizaine, on a des artilleurs (dont Henri Risack de Verviers, ce dernier a fui en Hollande au début la guerre et est venu ensuite se battre dans le réduit), des cavaliers et des fantassins.

Le plus connu est Maurice Duwez un Bruxellois, médecin durant le conflit il présidera deux associations celle des écrivains anciens combattants et celle des médecins écrivains ; c’est un romancier, conteur et dramaturge. L’avocat liégeois Maurice Fasbender devient un ardent catholique durant la Grande Guerre et il le restera. L’aumônier anversois Flor Fierens devient sensible au combat culturel flamand, des témoignages de son frère médecin sont également rapportés. Est également présent le liégeois Julien Flament un journaliste qui se fit l’avocat des soldats durant la Grande Guerre et des anciens combattants par la suite, dans une moindre mesure son collègue Octave Petitjean (natif de Flawine) a pu jouer un rôle similaire.

Benoît Amez livre là un contenu exactement semblable à "Dans les tranchées les écrits non publiés des combattants belges de la Première guerre mondiale", un ouvrage sorti en 20013 ; il n’a effectué que quelques modifications de surface. Dans les annexes, on trouve en particulier des photographies de lettres de soldat, des poèmes et des chants composés dans les tranchées (sur des sujets divers et entre autre autour des embusqués).

Les chapitres de l’ouvrage s’intitulent : l’épreuve du feu, la vie quotidienne, l’arrière, le sentiment national. Le contenu permet une très bonne approche dans son ensemble des souffrances du peuple belge. Il est à noter que par rapport aux massacres de civils, on revient sur les exactions commises par les troupes allemandes à Tamines (province de Namur) et Lambusart (dans le Hainaut). Le livre conviendra tant aux historiens professionnels férus de notes qu’aux lecteurs ordinaires.