Prendre fin
de Jean-Pierre Enjalbert

critiqué par Isad, le 3 janvier 2014
( - - ans)


La note:  étoiles
Pied de nez à la mort
Le livre est une sorte d’hymne à la vie et aux plaisirs variés qu’elle offre. Le ton est volontairement déroutant : on passe d’une phrase à l’autre d’un ton assez familier à des références culturelles littéraires, relatives à la peinture ou à l’histoire. De multiples clins d’œil par des citations plus ou moins détournées sont prétextes à connivence avec le lecteur s’il sait les reconnaître. Et il y en a certainement beaucoup plus que ce que j’ai pu en déceler. L’auteur joue ainsi avec les mots et les idées, triturant le refus de la fin, aiguisé par sa soif de rester de ce monde qu’il estime ne pas avoir fini d’explorer.

Le narrateur, vieil homme tombé inerte devant le centre Georges Pompidou au sortir d’un déjeuner se rebelle intérieurement contre la mort et les badauds qui l’entourent. Cet esthète un brin dandy vitupère contre le fait de devoir quitter tout ce qu’il aime de bon appétit, et surtout les femmes, ce qui l’amène à nous raconter sa vie d’enfant entouré de présences féminines, d’adolescent titillé par le désir puis d’adulte jouisseur papillonnant jamais rassasié. Il égratigne aussi au passage, par des portraits bien sentis, des comportements faux dans divers aspects de la vie en société.

IF-0114-4139