En roue libre
de Alan Sillitoe

critiqué par Rotko, le 30 juin 2003
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
La belle balade de mes 17 ans.
En 1945, le cycliste a 17 ans et profite d'une semaine de congés pour quitter usine et famille, ces deux univers clos. La balade se lit en temps direct, juxtaposant le récit de l'action et le monologue ou les songeries du jeune homme. Au début, c'est le désir et l'attente de retrouver Alice, bien jolie, et qu'il aimerait serrer de près. Elle serait un beau dérivatif à des préoccupations personnelles. Puis viennent des rencontres multiples et inattendues qui brossent, sans rien qui pèse ou qui pose, le paysage naturel, social et politique de l'Angleterre encore en guerre. Le récit vagabonde, prend son temps, et on pense par moments aux émotions de Jean Jacques Rousseau :"sa bouche était à la mesure de la mienne."
Pourquoi ne parler que de la première partie du récit ? pour ménager l'intérêt du lecteur ! ici, on raconte à la première personne, l'émotion est spontanée, la vie se déplie à chaque tour de pédales. "Les matins sont toujours beaux". On se les rappelle, le soir, quand vient l'heure des souvenirs et des bilans, ou quand la voiture, outil de travail, a malheureusement remplacé la bicyclette et la distance qu'elle instaurait avec une vie routinière.
A conseiller à tous les cyclistes randonneurs, et aux autres (!), pour la liberté du récit - mais non pour la traduction.