Tu seras un homme mon fils, suivi de "Lettres à mon fils"
de Rudyard Kipling

critiqué par Nathafi, le 23 novembre 2013
(SAINT-SOUPLET - 57 ans)


La note:  étoiles
Lettres du front
Le poème très connu de Rudyard Kipling est suivi d'une correspondance qu'ont échangée l'auteur et son fils John, parti pour le front en 1915.

Désireux de le voir devenir soldat, après qu'il ait été écarté de la Marine pour cause de myopie, l'auteur met tout en oeuvre afin que John devienne élève-officier dans le bataillon des Irish Guards. Ces lettres débutent donc à l'intégration de celui-ci, jusqu'à sa disparition au front en septembre 1915, quelques semaines après son dix-huitième anniversaire.

On y trouve une relation très particulière. Rudyard Kipling adorait son fils, en était extrêmement fier, lui écrivait beaucoup, pour lui faire part des choses du quotidien, des nouvelles de la famille. Aussi pour lui parler de sa propre expérience, puisque lui-même, pour son journal et ses oeuvres personnelles, oscillait entre la France et l'Angleterre en quête d'informations et d'interviews auprès des combattants.

Ainsi certaines missives contiennent des éléments qu'il juge stratégiques, et qu'il lui semble de bon ton de donner à son fils pour en informer son commandant.

Mais on remarque lors de ces échanges que le père et le fils ne parlent pas de la même guerre... Le jeune John s'enlise au même titre que ses hommes dans une guerre violente, boueuse et inhumaine, son père n'a pas conscience de ce qu'il vit. Le ton change dans les dernières lettres du jeune homme, qui réclame des colis d'objets de première nécessité, des plus simples mais qui lui semblent à prix d'or, et qui dit à ses parents qu'ils ne peuvent imaginer sa vie actuelle...

Ces lettres ont été rendues "publiques" en 1976, à la mort de la soeur de John qui n'autorisait leur consultation qu'à quelques universitaires.