Mattéo, Tome 3 : Août 1936
de Jean-Pierre Gibrat

critiqué par JulesRomans, le 15 janvier 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Belle météo pour Mattéo
Nous avions connu Mattéo dans la boue des tranchées, acteur de la seconde révolution russe aux côtés des anarchistes et nous l’avions quitté aux mains des gendarmes français l’arrêtant pour désertion.

Nous apprenons qu’il fut condamné au bagne et que l’amnistie de 1929 l’en fit sortir. Ce séjour ne l’a guère marqué physiquement, ce qui est heureux pour faciliter la reprise des relations qu’il avait avant-guerre avec Juliette (qui en a épousé un autre). Mattéo, profitant des premiers congés payés, retourne dans son village de Collioure des Pyrénées-Orientales et découvre l’existence d’un fils qui, plein d’admiration pour celui qu'il croit être son grand-père, est un partisan de l’Espagne franquiste.

Mattéo va se heurter à lui en diverses circonstances, Juliette n’ayant jamais révélé à son fils qui était vraiment son père (Mattéo et non pas son mari). Un trafic d’armes à destination des forces nationalistes est découvert par Mattéo et ses amis, ceci dans des circonstances dramatiques qui emmènent Mattéo à rejoindre les forces républicaines espagnoles afin de leur livrer le butin dont il s’est emparé avec d'autres.

Le graphisme est toujours aussi agréable et joint à une abondance de couleurs chaudes, il rend parfaitement les paysages côtiers de la Catalogne française, qui sont à la latitude de Corte (au centre de la Corse) et constituent l’avancée la plus méridionale de la France continentale. Le côté torride se retrouve aussi dans les mises en scène des amours, sans pour autant que la dimension érotique dérive vers une quelconque pornographie.

Le récit est annoncé en cinq tomes, de quoi vivre la Guerre d’Espagne et vraisemblablement l’Exode couplé avec le début de la vie dans le royaume du Maréchal (surnom donné à la zone libre qui perdure de l’été 1940 à l’automne 1942).