Starfish
de Peter Watts

critiqué par Tortulut, le 21 octobre 2013
( - 43 ans)


La note:  étoiles
Entre deux eaux
Peter Watts est l'auteur de "Vision Aveugle" (Blindsight), qui est un petit monument de la SF introspective. Voir ma critique.

"Starfish" est un son premier roman, début d'une trilogie.
Malheureusement, il est à mes yeux loin d'être aussi réussi.

Peter Watts aime imaginer l'humain modifié, cognitivement amélioré mais plus ou moins asservi à la technologie. Il aime le huis clos dans l'immensité, et lancer des pistes de réflexion sur ce que nous sommes, pouvons devenir, en confrontant souvent l'homme à la machine, ou au non-humain.

En une nouvelle et deux romans, j'ai systématiquement retrouvé tout ça. Quelque part, tant mieux, car il le fait souvent très intelligemment, et d'une façon bien singulière.

Le problème avec "Starfish", au contraire de "Vision Aveugle", et l'excellente et longue nouvelle "L'Ile", c'est principalement la narration. Ecriture lapidaire, sans saveur, phrases très courtes, énormément de redondances.

Déjà, ça calme. Pour ma part, j'ai du mal avec ce genre de prose écrémée.

Beaucoup d'idées, mais une sensation d’impersonnalité dans la mise en place, dans toute cette structure narrative, de l'écriture à la succession des faits eux même.

Quelques maladresses et étrangetés, aussi, dans le traitement humain. Un ou deux personnages franchement oubliables, voire uniformes, voire même quasiment pas traités.

Si l'intrigue et le contexte captivent, je n'ai pas trouvé la réalisation magique, percutante, à l'inverse de Vision Aveugle, dont ce roman là me semble être une esquisse. Une ébauche, aux thématiques comparables, mais sans le talent d'écrivain, ni la cohérence.

Cela dit, c'est loin d'être nul, je met donc 3, rien que pour l'imprévisibilité, déjà, de la trame scénaristique. Et le fait qu'on y trouve, dans ce livre, les prémices d'une réflexion de haute volée.