Guillaume II : Le dernier empereur allemand
de Charles Zorgbibe

critiqué par JulesRomans, le 17 octobre 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Sehr gut ce contenu pour le kaiser
"Guillaume II d’Allemagne" de Christian Baechler est sorti en 2003 chez Fayard, dix ans plus tard. Les deux ouvrages se complètent harmonieusement, en effet le premier est centré sur la vie privée et tout en exposant l’ensemble de la politique du dernier kaiser, il a tendance à privilégier le domaine des affaires intérieures.

Si Christian Baechler est un historien de l’Allemagne avec un attrait pour l’Alsace-Lorraine, Charles Zorbibe est un historien de la géopolitique avec une tendresse pour Radio-Courtoisie, où il anime le "Libre journal de Charles Zorbibe" une fois par mois.

"Guillaume II : le dernier empereur allemand" tente de montrer combien la personnalité intrinsèque du personnage (et son évolution très sensible à partir de 1913) pèse sur la politique extérieure de l’Allemagne. L’ouvrage est divisé en cinq parties : un Hohenzollern à demi anglais, notre nouveau kaiser, la course à la domination mondiale, la crainte de l’encerclement, l’épreuve de force.

La vision globale de la politique étrangère allemande se fait en développant des points précis peu connus de celle-ci et l’on peut se réjouir du chapitre consacré aux possessions chinoises et océaniennes de l’Allemagne. Dans cette partie, l’on peut voir une fois de plus comment les relations familiales avec les cours russes et anglaises influencent les possibilités de grignotage colonial germanique, ce qui ne veut pas dire (et loin de là pour le Royaume-Uni) qu’aux désirs de Guillaume II réponde une complaisance de Londres et Saint-Petersbourg.

Dans le domaine de domination de régions extérieures à l’Europe, si les négociants se réjouissent ouvertement, le discours religieux est prégnant de façon officielle et est élargi en direction du kaiser. Le frère de Guillaume II déclare que le pays :

« a le désir d’annoncer l’évangile de la personne sacrée de Sa Majesté, en le prêchant à tous ceux qui voudront l’entendre et même à ceux qui ne le voudront pas ». (page 107)

Guillaume II, avec Nicolas II et Poincaré est l'un des trois personnages clés dans la crise qui débouche sur la déclaration de la Grande Guerre. Connaître ses façons de penser et d'agir avant puis après 1913 (sic) est capital pour saisir quelle fut la marche à et la conduite de la guerre par l'Allemagne.