Un homme est brûlé vif par 7 individus masqués presque sous les yeux du lieutenant de police Lacey Flint. La victime est un jeune infirmier londonien d'origine pakistanaise et de confession musulmane. Des petites frappes "blanches" ayant déjà cherché querelle à la victime auparavant, l'hypothèse du crime à caractère racial est très vite épousée par la police. Lacey, elle, souhaite rencontrer la famille de la victime. Et surtout découvrir qui est cette mystérieuse femme qui, complètement recouverte de son tchador noir, visite le parc où s'est déroulé le crime pendant les horaires de fermeture.
Sharon Bolton donne la voix au lieutenant Lacey Flint pour nous raconter cette enquête un brin plus complexe que ce que l'on peut croire au premier abord. Comme toujours avec cette auteure, on trouve dans ce récit de l'humour et du mystère, l'ambiance des milieux pakistanais est bien rendue, et les personnages soignés.
Personnellement, je trouve le format "novella" un peu frustrant car trop court ; si l'enquête va droit au but, elle reste plutôt légère et n'évite pas quelques poncifs sur les milieux islamiques. Ceci dit, "S'il n'avait pas neigé" me donne envie de découvrir les autres romans mettant en scène Lacey Flint, personnage attachant et assez charismatique, comme par exemple "Ecrit en lettres de sang" ou le dernier livre publié par Sharon Bolton, "Sous emprises".
S'il n'avait pas neigé, peut-être n'aurais-je jamais vu la femme en noir. Elle aurait pu rester noyée dans la nuit d'un décembre londonien, tel un mystère attendant son heure.
Toute incapacité de la part de la police à rendre justice à une minorité en deuil a toujours fait le lit de la colère collective, des troubles civils et des émeutes.
Ellane92 - Boulogne-Billancourt - 49 ans - 11 mai 2015 |