Raiponce
de Iratxe López de Munáin

critiqué par JulesRomans, le 31 août 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Léonce, il y a Raiponce qui attend une réponse
Sous le nom de "Doucette" ou de "Raiponce", nombreuses sont les adaptations de ce conte, les moins intéressantes sont évidemment celles qui reprennent pour partie le contenu que Walt Disney a tiré de ce récit pour un dessin animé. Le récit commence toujours toutefois par la scène qui donne son nom au conte, à savoir celle où une femme enceinte demande à son mari d’aller cueillir des raiponces, qui sont des plantes qu’il est possible de manger en salade ; ici les raisons ne sont pas seulement le fruit d’un désir brusque en lien avec une angoisse de femme attendant un bébé mais aussi l’espoir que ce soit un remède efficace contre des mots de tête.

La sorcière surprend l’homme et exige qu’il lui donne l’enfant à sa naissance comme réparation du préjudice de le voir venir prendre des raiponces autant de fois qu’il le désirera. Le bébé est appelé Raiponce et grandit libre de ses mouvements auprès de la sorcière jusqu’à l’âge de douze ans. Le choix a été fait de faire de Raiponce une rousse, ce qui ajoute au mystère de sa personnalité.

Après ce douzième anniversaire, Raiponce est enfermé en haut d’une tour construite sans porte d’entrée et avec une seule fenêtre à son sommet. C’est par l’intermédiaire de ses tresses que la sorcière, en grimpant, arrive jusqu’au sommet de la tour pour lui apporter ce dont elle a besoin. Un jour un prince l’aperçoit …

Cet incident se produit évidemment à un âge où la jeune fille est devenue capable de procréer et le prince sera privé de la vue pour avoir eu des contacts avec Raiponce. La dimension psychanalytique du sens du conte s’est encore étoffée. L’illustratrice a choisi de rendre les personnages avec des costumes qui tiennent plus du début du vingtième siècle que de l’époque médiévale ou de la Renaissance. Le graphisme est centré sur le rendu des êtres humains et le décor sobre porte des valeurs parfois symboliques.

On comparera l'adaptation de ce conte avec celle faite dans un style graphique classique sophistiqué par Sarah Gibb chez Gallimard. Le contenu textuel par rapport aux motivations est à comparer : par rapport au vol des raiponces, la façon dont la sorcière devine les visites du prince à l'héroïne, les conditions des retrouvailles ...