La femme du dimanche
de Carlo Fruttero, Franco Lucentini

critiqué par Frunny, le 9 août 2013
(PARIS - 58 ans)


La note:  étoiles
Le petit théâtre !
Carlo Fruttero travaille comme traducteur pendant de nombreuses années avant de faire la connaissance de Franco Lucentini en 1953. Tous deux feront équipe à partir de 1957, jusqu'à la mort de Lucentini en 2002, puis Fruttero continue seul à publier des romans.
Durant quarante-cinq ans, "l'équipe", fort célèbre sous l'abréviation de « F & L », va déployer ses talents dans le domaine du journalisme, de la traduction, de l'édition, de la littérature et du roman policier.
Leur premier succès de librairie, La Femme du dimanche, fut adapté au cinéma en 1975 par Luigi Comencini, avec Marcello Mastroianni dans le rôle du commissaire Santamaria.

A Turin, Garrone, un vieil architecte lubrique, est retrouvé assassiné, la crâne fracassé par un phallus en pierre (... ). L'enquête est menée par le commissaire Santamaria, un type des Pouilles, un "méridio", aidé par son acolyte De Palma. Les soupçons se portent vite sur Massimo Campi, dandy homosexuel et Anna Carla Dosio; tout deux appartenant à de riches familles de la haute société turinoise..." ce monde-là " !

Les auteurs brossent le portrait du Turin sombre des années 70. L'action se déroule dans le milieu très fermé de la bonne société bourgeoise. Le long des rues grises, à l'ombre de la Fiat, les 2 conteurs inlassables et rusés maintiennent en éveil l'attention et la curiosité, quitte à multiplier les fausses pistes.

Un ouvrage long (480 pages), aux multiples personnages, qui aurait gagné en concision.
J'avoue m'être ennuyé même si le style est remarquable.
Un agréable moment de lecture néanmoins.
Délicieusement snob 9 étoiles

L'intrigue policière n'est qu'un prétexte. Le charme de l'ouvrage est la peinture de la haute société milanaise, qui s'interroge s'il faut dire "Boston" ou "Baston", et tout à l'avenant.
Du sous-Proust, très drôle.

Touloulou00 - - 69 ans - 19 février 2014