Jésus parlait araméen : A la recherche de l'enseignement originel
de Éric Edelmann

critiqué par Du peu de mots d'aimer, le 11 avril 2003
(Wepion - 44 ans)


La note:  étoiles
Aucune certitude
Eric Edelmann dans son livre Jésus parlait araméen, enquête sur la "Peshitta", évangile écrit en araméen. L'auteur est docteur en philosophie du département des Sciences des religions de la Sorbonne. Selon lui, les paroles du Christ, n'auraient qu'un but: la transformation intérieure de l'être humain. Le message du Christ revêtirait, toujours selon lui, un message caché qui devrait nous permettre, une fois analysé, de comprendre le sens véritable des paroles de Jésus! Il se base donc sur des écrits syriaques et des textes apocryphes (non retenus par le canon des écritures). Il me semble que l'auteur va un peu loin dans ses hypothèses. Si ces écrits n'ont pas été retenus, c'est pour la simple et bonne raison que ceux-ci ne sont pas fiables! Cependant, toutes les analyses de l'auteur ne sont pas à jeter!!! Certaines d'entre elles peuvent alimenter notre réflexion (La femme adultère Jn 8) ou encore (La parabole des talents Mt 13,12) qui sont une interprétation différente de ce que nous connaissions jusqu'à présent. Cet essai est de toute façon réservé à un public connaisseur, ayant au moins lu les quatre évangiles ainsi qu'à un lecteur patient quant aux longues explications et à la longueur du récit!



Du peu de mots d'aimer
une autre façon de lire et de voir 10 étoiles

J'ai trouvé le livre d'E.E est très intéressant.
Ce qui fait sa valeur, c'est sa grille interprétative des écritures (et non qu'il se soit basé sur telle ou telle version des écrits). En effet, lire les évènements, les histoires, les faits rapportés par les évangélistes sous l'angle de l'interprétation spirituelle donne un éclairage pertinent et certain. Et si, en effet, les histoires de marche sur l'eau, de résurrection étaient des images pour nous emmener à l'intérieur de nous-mêmes, pour nous montrer le chemin de la transformation ? Cette idée est séduisante et mérite d'être posée, parce qu'elle redonne aux textes chrétiens leur sens premier : celui d'écrits spirituels, et non des écrits d'histoire ou des récits figés sur le personnage de Jésus.
On peut comprendre que cela agace les historiens qui n'ont rien à dire sur la dimension spirituelle de ces textes (ce n'est pas leur domaine) ou certains croyants (qui seraient gênés par cette interprétation). Cependant, elle a beaucoup de mérite.

Je recommande pour tous ceux qui en ont marre des histoires fabuleuses et qui veulent plutôt voir dans les actes et les paroles de Jésus des chemins vers une transformation intérieure.

Colt - - 51 ans - 11 novembre 2010


Une exception... 4 étoiles

Là, je vais faire quelque chose que j'évite soigneusement, mais la tentation est trop forte. Je n'ai pas lu ce livre, qui m'intéresserait beaucoup mais je vais répondre à ta critique, parce que j'ai lu les évangiles apocryphes, et que je ne peux accepter ton affirmation selon laquelle "si ces évangiles n'ont pas été retenus c'est qu'ils ne sont pas fiables". En réalité, la décision de considérer un texte comme canonique ou apocryphe a été dictée par des enjeux de pouvoir au sein de l'Eglise primitive. Il faut savoir que pendant les premiers siècles, il n'y avait aucun consensus entre les chrétiens sur des points de doctrine aussi importants que la divinité de Jésus. L'avis de l'évêque d'Ephèse notamment différait de celui d'Halicarnasse. Et comme cette Eglise primitive était décentralisée, il n'y avait aucun "chef" qui disait ce qu'il fallait penser. C'est l'empereur Constantin qui mit le siège de la chrétienté à Rome, et qui nomma un pape comme concierge pour paraphraser Jacques Neirynckx. Je te conseille de lire les évangiles apocryphes avec un oeil neuf, et tu seras surpris de ce que tu y trouveras. Pour t'en dire un peu plus, je fais une critique du livre sur ce site. Pour le nombre d'étoiles, je fais comme toi.

Leura - -- - 73 ans - 11 avril 2003