Antigone de Henry Bauchau

Antigone de Henry Bauchau

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Jules, le 21 mars 2003 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (962ème position).
Visites : 9 084  (depuis Novembre 2007)

On ne se fatigue pas d'Antigone !...

Antigone, le personnage éternel, fascinant les humains par son sens de la Justice, du devoir et par son courage.
Ici, nous la retrouvons qui rentre à Thèbes où ses frères Etéocle et Polynice sont en passe de se faire la guerre. Elle revient de son long périple avec Œdipe qui l'a mené par monts et par vaux. Ismène, sa sœur, n’a pas changé et reste la jeune fille faible qui se laisse bercer par le temps et le courant des choses. Elle retrouve Créon, mais aussi son fils, Hémon, dont elle tombe amoureuse et il en va de même pour lui.
Thèbes est encerclée par les troupes de Polynice et de ses alliés. En effet, ce dernier n’a pas hésité à s'allier avec des ennemis de Thèbes pour tenter de prendre le pouvoir qu’il estime lui être dû. Les deux frères sont d’un tempérament tout à fait différent l'un de l'autre. Etéocle a toujours été l'enfant sage et sérieux, alors que Polynice est bourré de charme et a toujours été le petit favori. Il est habile guerrier, courageux, beau, bon cavalier et plein de fougue.
Antigone va tenter une conciliation entre les deux frères. Elle tente d'être neutre, mais son penchant caché pour Polynice est flagrant. Va-t-elle y arriver ?…
Quand nous entrons dans la vie d'Œdipe et de ses enfants, nous nous retrouvons comme chez les Atrides. Ils n'ont pas été plus gâtés qu'Agamemnon, sa femme et sa descendance. Mais que peuvent faire les hommes contre le destin et les dieux ?…
Nous sommes à nouveau ici en pleine tragédie grecque et Henry Bauchau, d'une écriture flamboyante, poétique et éternelle, nous aide à comprendre tout le tragique de ces drames. Antigone est déchirée entre ses frères et son destin l’emportera. Elle a beau dire : « Je voudrais moi aussi vivre plus longtemps. Je ne connais rien de plus beau, je ne connais rien d’autre que vivre. », il n'en demeure pas moins que son destin est ce qu'il est !
Un superbe livre !

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Les éditions

  • Antigone [Texte imprimé], roman Henry Bauchau
    de Bauchau, Henry
    Actes Sud / Domaine français (Arles).
    ISBN : 9782742713387 ; 4,46 € ; 04/01/1999 ; 355 p. ; Broché
  • Antigone [Texte imprimé] Henry Bauchau
    de Bauchau, Henry
    J'ai lu / J'ai lu.
    ISBN : 9782290310083 ; 6,90 € ; 10/04/2001 ; 314 p. ; Poche
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pur bijou

10 étoiles

Critique de Aligot (, Inscrite le 6 août 2010, 54 ans) - 30 octobre 2011

Cette Antigone de Bauchau est vraiment une merveille d'écriture , le récit est sobre, épuré, magnifique, pur ... je suis littéralement tombée sous le charme et ai, grâce à Antigone, découvert un auteur...

Quelle version prendre ?...

9 étoiles

Critique de Jules 2 (, Inscrit le 11 mai 2004, 79 ans) - 21 décembre 2004

Il est exact que Bauchau reste très fidèle à l'image que nous avons d'Antigone. Son livre est superbe et reste donc "classique"

Mais les Grecs, déjà, ne se tenaient pas comme tout à fait liés par ces légendes. La version la plus connue de nous est celle qui fait qu'Oedipe se crève les yeux puis part sur la route et à Colonne accompagné d'Antigone. Une autre nous dit qu'Oedipe, comme châtiment et après s'être crevé les yeux, est enfermé dans un cachot où il n'aurait reçu que les plus mauvais morceaux à manger. Cela entraînera sa colère et l'amènera à maudire ses deux fils. Cette malédiction viendra alors s'ajouter à celle qui existait déjà sur Laïos et toute sa descendance. Il est à noter d'ailleurs que dans sa pièce "Etéocle" Eschyle considère que cette malédiction est totalement accomplie à la mort des deux frères. Il ne tient donc pas compte d'Antigone, non encore punie, ni de sa soeur Ismène. D'ailleurs, à ma connaissance, je n'ai jamais rien lu quant au sort final d'Ismène.

Sophocle ne parle pas de cet emprisonnement qu'aurait subi Oedipe.

Ces légendes tenaient une très grande part dans la vie des Grecs mais pouvaient évoluer selon les époques mais aussi selon le message que l'auteur voulait faire passer.

C'est vrai qu'ici l'histoire nous semble plus moderne tout en restant plus intemporelle. L'écriture de Bauchau est une véritable splendeur !

Merveilleuse!!!

8 étoiles

Critique de Goussot_Vincent (charleroi, Inscrit le 4 novembre 2004, 37 ans) - 21 décembre 2004

Voici un livre passionnant !!! Au début, j'ai eu dur à m'y accrocher alors j'ai fait un effort de lecture ce que je suis content d'avoir fait!! Cette histoire tragique, mythologique est une merveille.
Le point qui m'a marqué le plus c'est la personnalité d'Antigone qui pour moi est un jésus christ au féminin!! Ainsi, le livre est beaucoup plus intriguant

Vibrante Antigone

8 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 19 décembre 2004

On connaît l'histoire d'Antigone, Henry Bauchau ne la déforme pas. Cela lui permet de concentrer son talent et son attention sur le personnage et ce qui fait sa force. Antigone au centre de tout, son caractère mis en lumière grâce à une écriture poétique et théâtrale.
J'ai été touchée par le respect qui se dégage de l'écriture de Bauchau, il donne vie à Antigone, lui donne sa juste place et la met en valeur, cette valeur humaine qu'elle mérite et qu'on oublie parfois au profit de la tragédie.
Antigone se sacrifie, elle souffre, elle crie, elle pleure. Bauchau a laissé de côté l'aspect théâtral pour faire place au langage du coeur, son texte est d'une grande violence émotionnelle. J'avoue avoir préféré sa version à l'originale. Sous sa plume, Antigone est une vraie femme, qui éprouve des sentiments humains très forts qu'il décrit avec beaucoup de justesse et de sensibilité. Une femme courageuse, qui aime, qui souffre, qui espère. Bauchau n'oublie aucun des aspects de la personnalité de son héroïne mais autour de chacun, il compose un récit, il nous raconte une histoire.
Comment dire... Antigone devient vivante et palpable, on la sent, on pourrait presque la toucher. Elle n'est plus cette héroïne dramatique intemporelle mais un être de chair et de sang qui fait vibrer le texte de la première à la dernière page. Bauchau ne prend pas pour autant de libertés avec l'histoire (enfin, il ne m'a pas semblé) mais il l'écrit autrement. Une "modernisation" du texte qui me plaît beaucoup.

L'art contre la violence

8 étoiles

Critique de Gryphon (Mexico DF, Inscrit le 22 juillet 2004, 59 ans) - 31 juillet 2004

L'art contre la violence? C'est une des méthodes qu'emploie Antigone pour surmonter le conflit entre Polynice et Etéocle - malheureusement, elle échoue, et c'est probablement là la vraie tragédie. Il revient à Henry Bauchau d'avoir su rendre toute la complexité au personnage d'Antigone. Antigone, donc, qui guérit au lieu de blesser, qui crée au lieu de détruire, qui finalement se sacrifie et refuse d'être sauvée - on irait sans doute trop loin (ou pas assez) de la qualifier de "Jésus au féminin", mais il y a bel et bien une redoutable dimension christique dans ce personnage...

Antigone, toujours recommencée

9 étoiles

Critique de Sido (Grenoble, Inscrite le 26 janvier 2004, 69 ans) - 25 mai 2004

L'Antigone de Bauchau, grande et magnifique, elle coule et entraîne, elle est violente et douce à la fois. Elle est un grand tableau de gestes et d'amples mouvements, tels les cheveaux de Polynice et Etéocle qui s'affrontent dans la lumière. Elle est inoubliable, comme le dit Lucien. lisez Bauchau.

Le cri d'Antigone...

9 étoiles

Critique de Hambraine (Fosses La Ville, Inscrit le 18 mars 2004, 73 ans) - 12 avril 2004

Comment ne pas l'imaginer comme le faisait Lucien il y a juste un an poussant sa longue complainte au milieu des cadavres des villes d'Irak. Bauchau a donné une lecture fascinante de la tragédie de Sophocle avec des mots à arracher des larmes. Ce vieil homme a sans aucun doute mieux que quiconque donné une interprétation du mythe.

Inoubliable

9 étoiles

Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 68 ans) - 9 avril 2003

Je suis amoureux d'Antigone. Il me plaît de croire qu'Antigone, en grec, ça signifie "l'angle opposé". je n'ai pas vérifié, tant pis. Je le pose comme postulat. Antigone, la jeune fille qui s'oppose, qui prend le contrepied, qui joue le contrepoids.
Je suis amoureux de cette Antigone poétique et psychanalytique, l'Antigone du vieux Bauchau friand de mythes à revisiter.
Cette Antigone qui devient femme. Cette Antigone qui pleure sur les cadavres de ses frères. L'Antigone de Bagdad ou de Bassorah. La femme qui toujours pansera les blessures, ourlera les linceuls, entonnera les chants des morts.

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