Une belle saloperie
de Robert Littell

critiqué par Tanneguy, le 9 juin 2013
(Paris - 84 ans)


La note:  étoiles
Un polar à l'ancienne ?
J'aime beaucoup Robert Littell; il n'est pas seulement le père de Jonathan, illustre auteur des Bienveillantes, un ouvrage qui fut très à la mode. Lui-même nous a proposés de remarquables ouvrages sur la Russie, soviétique ou non : Mandelstam, Philby. Il a exploré certains secrets de la CIA, tout cela dans une langue simple mais efficace. J'étais donc impatient de connaître sa dernière "livraison".

Stupeur dès les premières lignes ! On a l'impression d'ouvrir un des innombrables ouvrages de la célèbre collection "Série Noire" qui a bercé l'adolescence de certains d'entre nous : un "privé" marginal qui doit rechercher, pour le compte d'une beauté énigmatique, un fuyard qui abandonne la charge d'une forte caution au service qui emploie cette jeune femme. De la violence, du sexe, et de l'humour approximatif qui rappelle de vieux souvenirs !

Mais Littell abandonne un peu cette posture dans la seconde partie du roman en nous entretenant des sujets qui agitent aujourd'hui la société aux Etats-Unis : la société violente, parfois gangrenée par la corruption, la justice que des européens ont parfois du mal à comprendre ; il nous parle de la guerre en Afghanistan et surtout il engage l'intrigue du roman dans des voies hautement improbables.

Le livre est agréable à lire mais, bien sûr, il ne va pas révolutionner la littérature mondiale...