Une jeune femme assiste au suicide d'un vieil homme dans une station de métro après que celui-ci lui ait souri. Elle sort du métro bouleversée et erre dans les ruelles de Paris pour tenter de comprendre cet acte.
Ce roman décrit l'errance de cette femme qui voit ressurgir et défiler tout son passé et son histoire d'amour avec son amant qui l'attend à l’hôtel Embruns. Des bribes de souvenirs apparaissent dans l'esprit de cette femme pas de manière linéaire en fonction des sensations et des objets qui l'entourent elle se remémore des journées passées avec son grand père son amant le photographe qui prenait des clichés et qu'elle ne comprenait pas tout le temps. C'est une véritable interrogation sur sa vie qui la traverse durant cette nuit, nuit pluvieuse, nuit de remise en question de soi même. L'événement déclencheur ici le suicide suscite un lot de questionnements sur le rôle de la vie, de la recherche du bonheur. J'ai retrouvé du Zweig, du Modiano, dans les descriptions des sentiments et de la promenade de la jeune femme. Michel Lesbre s'interroge aussi sur le hasard qui gouverne nos vies, notre inconscient, sur la possibilité de tout remettre en question avec un événement traumatisant. Comment réagir, comment continuer à vivre avec autant de violence. Une prose ciselée, fine comme de la dentelle sur uniquement 100 pages, 100 pages de pluie extérieure, de pluie intérieure dans un café où l'on danse le tango. Belle introspection de la narratrice, belles images, beaux clichés, enivrante atmosphère dans ce Paris nocturne. Il vous suffit d'écouter la pluie, chargée d'histoire, de nos histoires, de nos bribes de souvenirs.
Kian996 - - 28 ans - 5 juillet 2013 |