Portrait du père Lagrange
de Jean Guitton

critiqué par CC.RIDER, le 20 mai 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Science et foi
Le Père Marie-Joseph Lagrange (né le 7 mars 1855 à Bourg-en-Bresse – mort le 10 mars 1938 à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume), est un dominicain exégète et théologien, fondateur de l'École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem et de la Revue biblique. En février 1889, le prieur provincial de Toulouse décide de l'envoyer au couvent de Saint-Étienne à Jérusalem pour la fondation d'une école d'Écriture sainte.
L'inauguration de l'École pratique d’études bibliques a lieu le 15 novembre 1890. Le Père Lagrange crée ensuite la Revue biblique en 1892, initie le congrès de Fribourg en 1897, lance en 1900 la collection des Études bibliques, et les conférences de Toulouse en 1902.
Le Père Lagrange applique la méthode historico-critique à l'étude de la Bible. Plusieurs ordres et instances religieuses s'en émeuvent. Soupçonné de modernisme et de rationalisme, il reçoit des interdictions de publication et des blâmes, en 1907 et 1911. Il demeure humblement soumis. Sa méthode est condamnée par l'encyclique « Spiritus Paraclitus » du pape Benoît XV en 1920.
En 1914, la Palestine étant sous domination ottomane, il est expulsé par les Turcs. Il continue à Paris ses recherches et ses publications. Les cours reprennent à l'École après la guerre, avec le renfort des professeurs que le Père Lagrange a formés. L'Académie des inscriptions et belles-lettres projetant de créer une école archéologique à Jérusalem, constate que l'École biblique a les compétences pour tenir ce nouveau rôle. L'École devient École archéologique française en 1920 et prend le nom d'École biblique et archéologique française.
Ce livre qui retrace la vie de cet intellectuel religieux de manière furtive et esquissée ne se veut en aucun cas une véritable biographie, mais plutôt un portrait avec ce que cela suppose d'anecdotes disparates (Guitton a bien connu le père Lagrange), de digressions et de considérations philosophiques diverses et variées. Lagrange s'est trouvé au coeur du problème de l'historicité du Christ, humanité ou de sa divinité, de la réalité factuelle des « miracles » et, en un mot, de la dichotomie grandissante entre la religion et la science. En se consacrant à l'archéologie et à l'exégèse, à la fois humble, rigoureuse et pointilleuse de chacune des propositions de l'Evangile et de la Bible, Lagrange a ouvert la voie à un renouveau des études bibliques et a contribué à réconcilier la science et la foi. Ouvrage facile et rapide à lire qui fut une commande de Jean-Paul II en vue de la canonisation du savant, ce livre reste intéressant, mais pour un public particulier.