Ciel orange
de Andrej Viktorovič Rubanov

critiqué par CC.RIDER, le 18 mai 2013
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Une ambiance glauque et mélancolique
A Moscou, à la fin des années 90, Matveï Matveev, semble être un petit patron au sommet de la réussite. Importateur de vins français, il a une femme élégante, une belle voiture, un luxueux appartement et des bureaux cossus. En réalité, à force de graisser la patte aux douaniers, aux politiciens véreux et à quelques malfrats, il ne s'est pas vraiment enrichi et il a même emprunté de l'argent dont il peine à rembourser les intérêts. Un jour, il disparaît brusquement de la circulation. Marina, sa femme, fait appel à Plombov, un flic, ancien de la guerre de Tchétchénie, qui travaille également pour son compte, histoire d'arrondir ses fins de mois. Elle lui demande de mener l'enquête...
« Ciel orange » est plus une plongée mélancolique dans l'univers faisandé de l'ère post-communiste qu'un roman policier ou qu'un thriller à proprement parler. Aucun suspense, aucune hécatombe, aucun rythme haletant, mais plutôt de longues descriptions de petits faits (Rubanov réussit l'exploit littéraire de décrire la trajectoire d'une balle de révolver pénétrant dans le front d'un homme, traversant le cerveau et ressortant par la nuque, dégâts et conséquences physiologiques comprises, en rien moins de cinq très longues pages !), voire d'interminables digressions et autres flashbacks remontant à l'enfance de quasiment tous les personnages. L'ensemble qui n'est pas inintéressant si l'on s'en tient au contexte, peut très vite devenir lassant du fait de la faiblesse de l'intrigue qui tient au dos d'un timbre-poste et du style faussement vivant avec une profusion de dialogues. Plus livre d'ambiance (glauque et désabusée bien évidemment) qu'ouvrage de divertissement et d'action (on est à mille lieues des Coben, Thilliez et autres Chattam), « Ciel orange » rappelle vaguement les oeuvres de Georges Simenon ou de Tom Wolfe, mais plusieurs crans en dessous. Un gros pavé de 474 pages en petits caractères qui, par moment, tombe un peu des mains...