The Omnivore's Dilemma: A Natural History of Four Meals
de Michael Pollan

critiqué par Leo Burckhardt , le 8 mai 2013
( - 36 ans)


La note:  étoiles
Une enquête passionnante sur l'industrie agroalimentaire américaine
Désireux d'en savoir plus sur l'origine de la nourriture qu'il achète tous les jours dans les grandes surfaces américaines, l'écrivain et journaliste Michael Pollan réalise une enquête sur les logiques de productions de l'industrie agroalimentaire américaine. Il remonte ainsi tous les maillons de la chaîne industrielle, pour arriver aux champs de maïs génétiquement modifiés sans fin, qui consomment plus de pétrole que d'eau, ou aux quelques gigantesques abattoirs qui centralisent toute la viande des États-Unis. Son livre n'est néanmoins pas une charge contre les grandes compagnies Nord-Américaines, il établit plutôt un constat édifiant (et délirant) du système alimentaire des États-Unis, où une pomme est devenue plus chère qu'un morceau de viande ou un paquet de chips. Son point de vue sur l'agriculture biologique est d'ailleurs assez critique, dans le sens où celle-ci n'est pas toujours moins polluante que l'industrie agroalimentaire conventionnelle. Le livre est plutôt bien écrit, ludique et prenant. Michael Pollan visite lui même les hangars et les entrepôts de nourriture. Il rencontre aussi bien les fermiers de champs de maïs OGM que ceux qui tiennent des fermes entièrement biologiques. Il se pose des défis à la fois simples à comprendre, et difficiles à achever (par exemple, acheter une vache qui finira dans l'un de ces immenses abattoirs, ou apprendre à chasser), qui permettent de se rendre compte concrètement des difficultés énormes que traversent actuellement les États-Unis en terme d'alimentation. La deuxième partie du livre est d'ailleurs plus consacrée aux alternatives au système agro-industriel, et celles-ci ressemblent beaucoup à ce qui se fait encore souvent en France ou en Europe. En effet, même si notre propre système n'est pas rose, à la lecture de "The Omnivore's Dilemma", on se dit quand même que cela pourrait être vraiment pire...

Le livre n'a pas encore été traduit en français.