Nouvelles d'en bas
de Bernard Ollivier

critiqué par Arthur porto, le 7 avril 2013
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Nouvelles d'en bas
C'est à l'occasion de la publication en poche des Nouvelles d'en bas, que j'ai découvert ce livre de Bernard Ollivier, publié en 2001 aux éditions Phébus. Ces nouvelles, ces récits, comme des «vignettes d'observation», ce sont autant de regards sur ceux qu'on ne voit plus… mais eux ils nous voient, reconnaissant le passage des habitués qui comme Baba (dans la chute de l'ange), anticipent les drames...

Nous descendons dans le métro, nous nous y installons, traversons les quais, les couloirs, montons et descendons des escaliers et apprenons que toute un monde y est logé, avec ses règles, ses territoires et aussi qu'il y a des recoins, des cachettes là où les «résidents du métro» trouvent un refuge pour leurs maigres biens, parfois pour leurs trésors!

Nous y sommes et à la faveur de l'histoire de chacun, s'entrecroisent des vies, des attentes et finalement faisons connaissance avec des êtres singuliers, porteurs d'une histoire où «tout» s'explique ou plutôt beaucoup de choses prennent sens du pourquoi de cette adresse.

Ce sont des séquences d'existences, souvent émouvantes, parfois tristes mais aussi drôles. Toujours avec beaucoup d'humanité, d'empathie comme on dit maintenant. Sans jugement mais qui nous font prendre parti pour ces nouvelles connaissances.

Toutes ces histoires nous accrochent, celle de Jeanne, «une longue descente... au métro», ou l'Avocat, «celle d'une forte relation pour faire sortir à la lumière du jour, ceux qui ne peuvent plus la voir», entre autres.

Et dans le choix des portraits et dans son style, on retrouve bien l'auteur et on comprend mieux son engagement dans l'Association Seuil que Bernard Ollivier a créée, pour aider les adolescentes et jeunes adultes à s'en sortir par la marche... et le bon air!

Voilà un petit livre (160 pgs. chez Libretto) que la RATP pouvait promouvoir, pour humaniser le rapport entre ceux qui utilisent le métro tous les jours, ceux qui y vivent sans le prendre et que nous percevons à peine...

* Lors de la publication de son livre «Marcher pour s'en sortir» j'avais développé sur les objectifs de l'Association SEUIL.
Arthur Porto