Miau
de Benito Pérez Galdos

critiqué par Oburoni, le 4 avril 2013
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
'Ah ! Les impôts sur le revenu ! Le rêve de toute ma vie'
'Miau' est un roman cruel, racontant la chute de Vilaamil, haut fonctionnaire de l'Etat pourtant obligé à passer sa vieillesse à mendier sa pension, utiliser son petit-fils pour quémander faveurs et argent ou, encore, vivre de la charité de certains membres de sa famille qu'il supporte à peine. Les suites de l'ingratitude d'un gouvernement, ou bien le vieil homme se fait-il des illusions sur sa véritable valeur qu'importe ! Ce réalisme espagnol est d'une cruauté mordante assez frappante.

Malheureusement le tout est long, beaucoup trop long, s'étalant en une lecture qui semble vite interminable (j'avoue m'être forcé, je n'abandonne jamais un livre). Le sujet est certes l'occasion de dresser quelques portraits de hauts fonctionnaires aux ambitions et à l'égocentrisme prétentieux mais, je n'ai pourtant pas réussi à accrocher. D'abord parce que, cette quête désespérée et mendiante au coeur de la haute bourgeoisie madrilène n'est pas, en soi, un sujet excitant méritant de telles longueurs.Ensuite parce que, valdinguant entre un vieux carriériste aigri et toute une famille prétentieuse, tentant de préserver pitoyablement les apparences malgré une situation financière qui ne lui accorde plus le train de vie auquel elle s'était habituée, on ne peut pas dire que les personnages forcent l'attachement. Même le mioche, Luis, est d'une bigoterie agaçante pour son age !

Des portraits durs et bien ciselés, certes, reflétant toute une classe présentée comme aussi arrogante que ridicule mais, le style, lourd, m'a paru trop soporifique pour être pleinement apprécié. Un roman que je trouve, en tous cas, à la limite du digeste.