Pour une vie plus douce
de Philippe Routier

critiqué par Septularisen, le 5 mars 2013
( - - ans)


La note:  étoiles
LES PIEGES DE LA SURCONSOMMATION
Bernard et Sandrine se rencontrent dans une agence de crédit Cetelem. C’est le coup de foudre et ils se marient très vite. Ils deviennent un couple sans histoires. Il est un agent de plateforme de la Poste et elle ouvrière dans une fabrique. Ils vivent très modestement mais sont heureux et ont bientôt un fils.
Tout irait bien dans le meilleur des mondes si un jour Bertrand ne se laissait tenter par le fait de vivre bien au-dessus de leurs modestes moyens... Après tout les crédits à la consommation sont si tentants et si faciles à obtenir. Le couple emménage alors dans un petit pavillon dans la banlieue de Satrouville.

Très vite l’envie de posséder toujours plus et toujours plus facilement consume littéralement Bernard qui est très loin de mesurer les graves conséquences de ses actes. Pour lui, c’est le début d’une longue et tragique descente aux enfers, avec la spirale des remboursements toujours plus difficile à assumer…
Jusqu’au jour ou Sandrine n’en pouvant plus et réalisant la fragilité de leur situation familiale, se rend compte que le seul moyen d’y échapper est de fuir. Elle abandonne alors son fils et son mari à leur triste sort…

Le père et le fils mènent alors une vie sordide et misérable faite de survie et de privations dans un minuscule deux pièces minable au milieu du dénuement matériel le plus total… Mais bientôt les crédits deviennent impossibles à rembourser, la situation se fait de plus en plus désespérée …

Bertrand comment alors l’irréparable…

Ce (petit) livre se lit en quelques heures (une petite centaine de pages…) d’une écriture très simple, sans fioritures. Philippe ROUTIER ne brille pas particulièrement par son style, son vocabulaire et sa syntaxe sont simples, mais sa prose et surtout son histoire se défendent très très bien. Rappelons que l’histoire est plutôt très crue et plutôt tragique (le tout n’est pas sans rappeler le livre «Deux jours à tuer» de François d’EPENOUX). On s’attache beaucoup aux personnages, surtout à celui du fils, qui est d’ailleurs le narrateur de l’histoire, et dont le côté psychologique est vraiment fouillé en profondeur.

Je n’ai pas grand-chose à rajouter, je peux juste dire que j’ai beaucoup aimé, l’histoire et l’écriture si belle et si simple de M. ROUTIER. J'ai découvert et beaucoup apprécié cet auteur avec le livre «Le veilleur du Britannia» (déjà critiqué par ailleurs sur CL), je reste à dire que c’est assurément un auteur à faire découvrir au plus grand nombre et à suivre de près….

PS : Signalons enfin que ce livre a été très librement adapté au cinéma par Cédric KAHN en 2012, sous le titre "Une vie meilleure", avec Guillaume CANET et Leïla BEKHTI dans les rôles principaux.
Sans soutien on peut tomber dans le fossé et y rester 9 étoiles

« Pour une vie plus douce »
Roman de Philippe Routier
156 pages
Editions j’ai lu
Décembre 2011

C’est une histoire peu banale qui est racontée dans ce roman mais c’est aussi une réalité que beaucoup de bénévoles ont rencontrée notamment dans les permanences « prévention au surendettement »
Bertrand et Sandrine s’aiment.
Leur rencontre s’est effectuée dans une agence de crédit.
Tous les deux étaient « accro » du crédit.
Ils y sont restés ce qui les conduit au désastre financier et à la fin de leur couple.
Comme d’autres ils vivent au-dessus de leurs moyens, prêts à ouvrir de nouveaux crédits pour s’acheter une maison, puis beaucoup de choses un peu futiles.
Le narrateur, fils unique de ce couple, va rester avec son père qui va continuer à rester dans l’enfer du crédit.
Il va raconter la fuite en avant de son père qui pourtant a du travail, un salaire stable….
C’est cela le surendettement si rien n’est fait.
Nous sommes entraînés dans un roman dramatique.
C’est la faute aux banques et au système mais aussi à l’isolement.
Le père continue à s’enfoncer, ce qui le conduit en prison.
Il en sortira un jour mais quel est son avenir, quel est celui de son fils qui rêvait pourtant d’une vie plus douce.
Jean-François Chalot

CHALOT - Vaux le Pénil - 77 ans - 17 janvier 2022