La prisonnière du djebel
de Didier Daeninckx

critiqué par JulesRomans, le 26 février 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
La pied-noir est rouge et l'appelé est marron
Un ouvrage qui permet à des jeunes ayant entre douze et quinze ans d’approcher les ressorts de la Guerre d’Algérie, ce n’est pas commun. L’action au présent racontée par un narrateur interne (le petit-fils d’un appelé ayant servi en Algérie de 1955 à 1957) est à situer approximativement en 2010. Gilbert n’a jamais parlé de son séjour en Algérie à son petit-fils et c’est celui-ci qui, intrigué par la découverte de documents de l’époque conservés par son grand-père va l’interroger un demi-siècle après les évènements qu’il va lui relater.

Gilbert a pris sur lui de procurer les moyens de fuir à une infirmière pied-noir passée du côté des fellagas et cette action va lui valoir des mois supplémentaires de présence outre-mer en plus de quelques temps de prison. Elle n’est pas la seule pied-noir passé du côté insurgé à être évoqué car plus brièvement il est fait mention de Maurice Laban (ancien des brigades internationales) et d’Henri Maillot (également membre du Parti communiste). L’ouvrage nous conte le face-à-face de l’armée française avec les maquisards nationalistes algériens et évoque les conditions économiques dans lesquelles vivent les populations rurales musulmanes.

Le récit couvre une cinquantaine de pages et un dossier de quinze pages le suit ; ce dernier est constitué d’un interview de l’auteur autour des conditions sociopolitiques de la fin de la période coloniale et de tous ceux qui côté français refusèrent de combattre ou aidèrent le FLN algérien.

Didier Daeninckx donne un autre un interview explicatif, cette fois au sujet de la manifestation du 17 octobre 1961 (qui n’est pas celle du métro Charonne) dans l’ouvrage "Les fantômes d’octobre : 17 octobre 1961". Ce dernier titre permet d’approcher les conditions de vie et d’encadrement idéologique par le FLN des immigrés algériens vivant dans le bidonville de Nanterre.