Jacques Ortis
de Alexandre Dumas

critiqué par CC.RIDER, le 22 février 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Pour érudits et inconditionnels
A Padoue, Jacques Ortis, jeune poète italien inconnu, est tombé éperdument amoureux de la belle Thérèse qui ne lui a accordé en tout et pour tout qu'un petit baiser avant de lui signifier son congé. Elle ne veut pas désobéir à son père qui la destine à un certain Odouard. Le coeur brisé, Ortis qui se sait incapable de l'oublier, entreprend un long voyage à travers une Italie occupée par l'armée de Napoléon Bonaparte et fort perturbée par l'irruption des idées nouvelles... Un certain docteur Miraglia, après avoir très sérieusement étudié la « lypermanie ascétique », une maladie mentale caractérisée par des hallucinations et une impression de possession diabolique permanente, se sert du théâtre comme d'une thérapie pour ses malades...
Deux textes du grand Alexandre Dumas qui ne font pas partie des grandes oeuvres historiques qui ont fait sa réputation, mais de son cycle d'impressions de voyage (comme « Le Corricolo », « Une année à Florence » ou le « Capitaine Aréna » entre autres ) quoi que dans un registre un peu différent. Dumas dit s'être inspiré du texte de Foscolo, « Jacopo Ortis », lui même très proche des « Souffrances du jeune Werther » de Goethe. Le lecteur comprendra que cette histoire d'amour platonique relève du romantisme le plus échevelé, genre qui ne passe plus du tout la rampe de nos jours. Il s'ennuie très vite devant cette longue suite de soupirs, de lamentations et des larmes. Tout ce spleen dégoulinant qui s'achève dans le mélo et le pathos insupporte très vite. Quand aux « découvertes » du Docteur Miraglia dans le domaine psychiatrique, inutile de préciser qu'elles sont si largement dépassées qu'elles en deviennent presque humoristiques. Il faut vraiment être un inconditionnel ou un érudit spécialiste d'Alexandre Dumas pour trouver un intérêt quelconque à ces textes qui ont malheureusement très mal vieilli.