Du rébecca rue des Rosiers
de Léo Malet

critiqué par CC.RIDER, le 30 décembre 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un bon moment de détente
Dans l'île Saint Louis à Paris, suite à une petite fête très copieusement arrosée, le peintre Fred Baget découvre à son réveil le cadavre d'une jeune femme poignardée dans son appartement. Craignant que cette affaire ne ruine sa réputation et ne l'empêche d'obtenir la Légion d'honneur, Baget demande l'aide de Nestor Burma qui se retrouve avec une affaire assez louche sur les bras. La victime est une jeune juive que le peintre ne connait pas mais qui a un lien avec le milieu communautaire de la rue des Rosiers en plein émoi à cause d'un certain Bramovici, gangster juif, trafiquant et collaborateur responsable de l'arrestation et de la déportation d'un grand nombre de ses coreligionnaires.
Publié pour la première fois en 1958, ce roman policier de facture classique est, encore aujourd'hui, fort agréable à lire pour toutes sortes de raisons. D'abord pour l'ambiance d'un Paris et d'une France d'une autre époque, celle des films de Lautner, des dialogues d'Audiard et des chansons de Piaf. Ensuite, pour le petit monde du Sentier qui est fort bien décrit. Malet se réfère à mots couverts à une affaire qui fit grand bruit à l'époque. Et enfin et surtout, pour le style enlevé, vif, agréable, porté par des dialogues percutants et par une langue fleurie de titi parisien avec cette truculence merveilleuse faite d'argot et de langue verte qui rapproche Malet des Frédéric Dard, des ADG et autres Blondin. Un bon moment de détente garanti