Le prisonnier de Zenda
de Anthony Hope

critiqué par Folfaerie, le 7 janvier 2003
( - 55 ans)


La note:  étoiles
Un illustre inconnu !
Grand classique anglais dont Richard Thorpe a tiré un superbe film en 1952, interprété par Stewart Granger, Le prisonnier de Zenda a plongé de longues années dans l'oubli (peu de personnes savent qu'un roman est à l'origine de ce grand film), avant que Gallimard ne le réédite il y a une dizaine d'années. Cet excellent roman de cape et d'épée méritait certes mieux qu'une collection junior, mais enfin, je dois avouer que c'est souvent grâce à la littérature jeunesse que de grands classiques anglo-saxons peuvent être lus en langue française.
Le héros de ce roman, Rudolf Rassendyl, est un jeune lord anglais qui se rend en Ruritanie pour un voyage d'agrément. Peu avant d'atteindre la capitale de ce petit royaume européen, il fait la connaissance du futur roi, Rudolh V, et de ses deux proches conseillers, l'irascible Colonel Sapt et le jeune Fritz Von Tarlenheim. Cette rencontre fortuite est d'autant plus stupéfiante que le jeune lord est le parfait sosie du roi ! Se découvrant une lointaine parenté, les deux hommes décident de faire plus ample connaissance autour d'une bonne table dans un ancien relais de chasse où le roi aime à se retirer. Hélas, au cours du dîner, le futur souverain est victime d'une tentative d'empoisonnement et tombe gravement malade. Catastrophe. On est à quelques jours du sacre, et l'intrigant cousin du roi, Michael le Noir, Duc de Strelsau, en profitera pour s'emparer du trône et épouser la princesse Flavia... Les deux braves conseillers ont alors la folle idée de substituer le lord anglais au roi de Ruritanie, jusqu'à son complet rétablissement. Le pauvre Rassendyl, ignorant à peu près tout du protocole, et ne connaissant aucune personne à la Cour, se voit donc mêlé aux affaires politiques du royaume, s'efforçant de préserver le trône jusqu'au retour de Rudolph V et de déjouer les complots de l'infâme Michael le Noir, déguisant ses sentiments pour la belle princesse Flavia dont il tombe amoureux.
Outre que ce roman possède toutes les qualités d'un bon cape et d'épée (duels, intrigues, chevauchées effrénées, idylle romanesque...), il se double d'une intéressante réflexion sur l'honneur et l'amour, pas toujours compatibles hélas, le sens du devoir et les responsabilités de chacun, que ce soit envers sa famille ou bien tout un peuple. J'ai donc pris beaucoup de plaisir à cette lecture, le livre bénéficiant d'une très bonne traduction, tout en regrettant que la suite n'ait jamais été disponible en français...