La petite ville où le temps s'arrêta
de Bohumil Hrabal

critiqué par Tistou, le 1 décembre 2012
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Souvenirs d’enfance ?
Court roman (c’est, j’ai l’impression le standard chez Bohumil Hrabal) de la réalité tchécoslovaque fin XXème siècle.
Je me demande si le parti-pris du burlesque ou de l’extravagance est un travers naturel de Bohumil Hrabal ou bien une manière de détourner les censeurs, de les contourner ? Car rien ne tient bien debout dans « la petite ville où le temps s’arrêta ». Peut-être cela dit pas grand-chose ne tenait non plus debout à cette époque en Tchécoslovaquie ? Une autre inconnue.
Ca n’en rend pas pour autant Bohumil Hrabal facile à lire. En tout cas pour moi.
Soit une petite ville (où le temps va s’arrêter !), paisible avant que la guerre ne fasse ses ravages, et l’après-guerre avec l’imposition du diktat soviétique sur la façon de vivre. Le narrateur, petit garçon, nous narre le changement brutal qui s’opère lors de la guerre et l’occupation allemande puis de la prise en mains du pouvoir par les soviétiques. C’est non-sens à la pelle. Truculent mais truculence dans la tristesse. Peut-être, on peut l’envisager, décrire le passage d’une occupation à l’autre était-il trop dangereux et a-t-il contraint l’ami Hrabal à cette emphase permanente ? Ca m’est personnellement pénible à lire.
Voici ce qu’écrit Bohumil Hrabal en postface :

« J’ai écrit cette « Petite Ville » à l’approche du printemps 1973, à un moment où, interpellé par la maladie, je croyais naïvement être le seul à détenir la clef des aventures des deux frères, le seul par conséquent à pouvoir esquisser leur histoire afin que quelqu’un d’autre puisse l’achever à ma place au cas où je viendrais à mourir. …/…
Une fois alité et croyant, à un certain moment critique, que je passerais bientôt ailleurs, je me suis rappelé cette petite ville où le temps s’est arrêté, j’ai fait venir le manuscrit et tous les matins je raturais, j’élaguais, croyant naïvement que j’étais le seul à posséder la clef de la « Petite Ville ». »

Je reste partagé.