Discordance
de Anna Jörgensdotter

critiqué par Alma, le 28 novembre 2012
( - - ans)


La note:  étoiles
Une saga familiale
«Ca pourrait débuter par un conte …. » Telle est la première phrase du roman . Si Karin, dans le premier chapitre invente pour sa sœur Sofia l’histoire du prince Milton et de la princesse des neiges Sofia , la suite n’a rien d’un conte de fées ……. C’est le récit de la vie d’une fratrie de 5 enfants des années 1938 à 1958, dans la région de Sandviken, en Suède. Un roman « Sur la vie telle qu’elle a été. Mais jamais sur ce qu’elle aurait pu être »

Une saga familiale qui s’inscrit dans une période de mutation politique (la guerre), de mutation sociale (le syndicalisme, le travail des femmes) et de mutation technologique (l’arrivée de la télévision ) et qui commence en 1938 au moment où les 5 enfants commencent leur vie d’adulte, quittent le domicile familial et entrent dans la vie conjugale et professionnelle .

Des personnages attachants, mais ce ne sont que fêlures, vies ratées, rêves détruits. Comme le titre DISCORDANCE le suggère, il est surtout question de l’absence d’harmonie, surtout au sein des couples. Ici, la vie conjugale représente surtout un éteignoir à l’amour . Pas de couple heureux, pas de maternité heureuse. Un roman pessimiste, sur les rapports homme/femme et sur la condition féminine pendant deux décennies .

J’ai lu avec intérêt la première partie de l’œuvre, mais me suis sentie ensuite progressivement perdue au fur et à mesure qu’intervenaient de nouveaux protagonistes . De courts chapitres consacrés chacun à un personnage s’entrecroisent et se répondent . « Nos récits s’entrelacent telles les bandes de lirette dans la trame d'un tapis. » Au sein d’une même page, se mêlent, sans distinction, récit et discours dialogué au milieu duquel se glissent inopinément des phrases de monologue intérieur. Parfois déroutant ......

Malgré l'écriture nerveuse, rythmée et souvent créative de Anna Jörgensdotter, je sors un peu déçue de la lecture de cet ouvrage où voix et récits se font écho.