Les hautes falaises
de Jean-Paul Goux

critiqué par Sissi, le 20 novembre 2012
(Besançon - 53 ans)


La note:  étoiles
"Confronter le démon de l'interprétation aux surprises du réel"
Deuxième volet des Quartiers d’Hiver, « les Hautes Falaises », dans la lignée de « L’Embardée » est un livre sur un lieu, sur l’importance du cadre dans lequel s’inscrit, fût-ce de manière imagée, une portion de vie.
Mais si dans le premier tome la description de l’appartement était concrète et réaliste, l’Epine (c’est le nom donné à cette résidence de vacances du fait de sa forme, aux arêtes vives et acérées) sera surtout évoquée ici à travers l’atmosphère qui en émane.
Le narrateur de « L’Embardée », Simon, convoque les amis à qui il écrivait des lettres dans le premier volume, pour leur relater un événement marquant de sa vie : l’appel téléphonique de Bastien, un ami d’enfance disparu depuis près de quarante ans, pour le convoquer à L’Epine, lieu où Simon n’a jamais mis les pieds mais qui a hanté son enfance et son adolescence, tant Bastien l’évoquait souvent.

L’Epine, porteuse de mystère, d’envies, maison fantôme que Simon va enfin pouvoir entrevoir de ses propres yeux, et par la même décanter les secrets enfouis, casser les mythes et affronter la réalité.
Un très beau texte sur l’illusion, avec une alternance de narrateurs, des narrations à plusieurs niveaux qui s’imbriquent les unes dans les autres, conférant au texte une pluralité de voix qui finissent par se réunir en une seule, celle de la vérité.