Ce livre est à mettre en toutes les mains : celles des soignants que leur métier pousse à préserver la vie à tout prix, celles des malades qui se laissent manipuler et font de leur corps les champions de la recherche médicale, celles des proches qui ont peur et se font rares, partagent le déni et le combat ou trouvent que le temps du sacrifice devient long, mais aussi celles de tous les autres qui n’ont pas (encore) été confrontés à cet entre-deux moderne.
Le système de santé et la bureaucratie de l’État sont pourfendus à de nombreuses reprises avec les prélèvements obligatoires et l’assistanat alors que les classes moyennes ne bénéficient que peu du système, ponctionnées par les avocats lorsqu’elles tentent de se défendre. Le travail manuel soigné à travers les professions des principaux personnages est valorisé. Les critiques sur les artistes incompris qui profitent de la largesse de la société ou des proches mieux lotis financièrement et qui considèrent cela comme un dû sont savoureuses.
Quelques passages sur l’intégration des personnes handicapées vont aussi à rebrousse poil de la bien-pensance actuelle.
Tout cela, c’est le côté sérieux du roman. Il y a aussi de bonnes descriptions sur la vie de couple et sa lassitude, sur les non-dits et les incompréhensions réciproques entre proches, le comportement des adolescents et de la famille pique-assiette.
La fin est un pied de nez génial, un hymne à la liberté, à la vie simple et concrète.
L’histoire est celle de 2 hommes bricoleurs sans diplôme dont l’un, Shep, a monté une société dans le second œuvre qu’il a ensuite vendue avec profit. Il ne devait ensuite rester salarié que quelques mois qui se sont prolongées en longues années. Ce créateur de fontaines ludiques et improbables poursuit le rêve d’aller vivre ailleurs, dans un pays où la vie courante ne coûte que peu de chose. Mais sa femme Glynis qui a fait les Beaux-arts et travaillait le métal et se contente d’être mère au foyer, trouve toujours à redire aux sites qu’ils visitent. Ce jour là, il lui annonce qu’il a pris des billets simples pour eux et leur fils adolescent de 16 ans, pour une île d’Afrique près de Zanzibar. C’est alors qu’elle lui annonce qu’elle est atteinte d’un cancer causé par l’amiante et elle l’accuse d’en avoir été le vecteur. Il jette alors son rêve avec les billets et l’accompagne chez le médecin. Il découvrira alors les arcanes des services de santé et des assurances que son ami Jackson connait déjà puisqu’il a une fille atteinte d’une maladie rare.
IF-1212-3994
Isad - - - ans - 1 janvier 2013 |