Si j’ai beaucoup apprécié «Ouest» et «Groom», tant l’écriture de François Vallejo brille par sa fluidité et son élégance, j’ai en revanche été déçue par le présent ouvrage que je trouve assez dérangeant, tant par le fond que par la forme.
A l’instar de son héroïne dont le dialogue intérieur frise par instants la paranoïa, l’auteur pointe du doigt, certes avec les meilleures intentions du monde, les dérives de notre société consumériste et matérialiste, à travers ce pseudo-thriller psychologique.
Toutefois, de même que les soliloques d’Alix desservent parfois plus son demi-frère qu’elles ne le sauvent, de même le portrait un peu trop caricatural, à mon sens, de la dérive islamiste perd-il largement ici de sa crédibilité et donc de sa portée.
Par ailleurs, les ficelles utilisées pour mener cette fiction à son épilogue, plus ou moins prévisible, sont, elles aussi, à mon avis, un peu grosses. Il est difficile d’en dire plus à ce sujet, sous peine de déflorer totalement l’intrigue, ce qui serait regrettable, l’ouvrage se lisant tout de même avec plaisir.
Quant au message universel ici délivré sur l’inconstance humaine et les brusques revirements auxquels on peut assister aujourd’hui, tant, comme ici, dans le domaine religieux que sociétal ou technologique, il reste, pour sa part, assez convaincant.
Isis - Chaville - 80 ans - 4 janvier 2013 |