Zacharie
de Maxime Lejeune

critiqué par Libris québécis, le 23 octobre 2012
(Montréal - 83 ans)


La note:  étoiles
Un perroquet survole le Maroc
Le séjour au Maroc de cet auteur québécois lui a inspiré un conte philosophique imprégné de la culture maghrébine. L’œuvre ne s’inscrit pas en faux contre une société qui se distingue par des valeurs différentes de celles de l’Occident. La lecture de ce conte donne plutôt envie de visiter le pays, en particulier Tanger, situé en face du détroit de Gibraltar. Comme Montmagny au Québec, qui accueille les oies blanches à l’automne, Tanger est hôte des cigognes à la veille d’entreprendre leur course migratoire vers l’Europe.

Maxime Lejeune exploite l’univers de la gent ailée pour indiquer les causes à la source de notre malheur. Le héros, un gris du Gabon, s’est échappé de sa cage pour savoir justement où s’embusque le bonheur. Comme un cicérone, il entraîne le lecteur sur les routes marocaines jusqu’au désert du Sahara. Le perroquet Zacharie jette un regard interrogateur sur les humains qu’il croise pour déceler les tenants et les aboutissants de notre misérable existence. Il examine les prémisses de la joie de vivre à travers les élèves d’une classe, les clients d’un épicier ou d’un Tchèque coiffant les Touaregs du désert.

Sa réflexion, ancrée dans la philosophie orientale, le conduit à l’importance de faire le bonheur d’autrui. Avec une langue empreinte de poésie, l'auteur a concocté en somme un bestiaire empenné, dont le dénouement se termine sur une envolée formée d’énumérations qui succombe au lyrisme.