L'envol de l'aigle
de Louis L'Amour

critiqué par Fanou03, le 12 juin 2019
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
L'Axe du Loup
Quoi de mieux pour se changer les idées qu’un bon vieux roman d’aventures et d’actions ? Dans le genre divertissant, l’Envol de l’aigle, de l’incontournable Louis L’Amour, remplit parfaitement cet office en mettant en scène un de ces sur-hommes dont est coutumier la production étasunienne. Joseph Maktozi, dit Joe Mack, le héros de l’Envol de l’aigle, est en effet à l’évidence un de ceux-là : brillant pilote de chasse, diplômé des plus grandes écoles, athlète accompli, il a en plus la particularité d’être à moitié sioux et d’avoir été élevé dans cette culture.

Il connaît donc tous les secrets pour survivre dans un environnement hostile et savoir tirer parti des moindres ressource de la Nature. Et ça tombe bien car cela va lui être bien utile quand, s’échappant d’un prison secrète aux alentours du Lac Baïkal où il est retenu prisonnier par les soviétiques, il aura à traverser toute la Sibérie avec à ses trousses une partie de l’armée rouge, les troupes d’élites du GRU commandées par le redoutable colonel Zamatev, et l’homme de main du colonel : Alekhine, un cruel trappeur yakoute.

On le devine : on retrouve sans surprise (mais cela a aussi un certain charme !) une grande partie des codes inhérents au genre, notamment le discours de l’Amérique plus forte que le reste du monde et emblème de la Liberté face aux soviétiques, sans parler de quelques ficelles qui font sourire, comme ce talent qu’à Joe Mack pour faire du feu sans qu’on sache vraiment comment, ou pour trouver – quelle chance ! - une planche pour traverser un cours d’eau en plein milieu de nulle part...

Le paysage sibérien, naturel et surtout humain, est particulièrement soigné, et c’est ce que je retiendrai aussi de ce roman d’aventure. Il faut dire que Louis L’Amour brosse avec beaucoup de justesse et d’humanité me semble-t-il le portrait d’une partie de la société soviétique du début des années Gorbatchev, dans cet extrême-orient russe éloigné de Moscou. La psychologie des personnages, quoique typée, s’avère étonnamment le plus souvent nuancée, ce qui les rend très attachants, y compris les « méchants » soviétiques, qui se révèlent être des êtres de chairs avec leurs ambitions et leur faiblesses. De même l’omniprésence de la nature et de la géographie sibérienne, la poésie des noms des fleuves et des villes, exhalent pour nous un irrésistible parfum d’exotisme et participe fortement à la personnalité du livre.