Une révolution sous nos yeux, comment l'islam va transformer la France et l'Europe
de Christopher Caldwell

critiqué par Oburoni, le 13 octobre 2012
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Europe, immigration et Islam
Traumatisme des fascismes ou culpabilité coloniale, les européens ont un vrai problème à aborder les questions liées à l'immigration sans sombrer dans les passions les plus vives, lorsqu’ils n'en font pas un sujet tabou. Christopher Caldwell montre ici qu'ils ont tort : face à des mouvements migratoires de plus en plus massifs et concernant des populations dont la culture nous est étrangère, c'est l'essence même de l'Europe, son identité, ses valeurs qui sont en jeu. Loin de fuir les débats les européens devraient donc au contraire faire face aux faits qui, de questions démographiques au multiculturalisme sont sûrs de changer le visage du continent dans les décennies à venir.

Dans un livre nécessaire, remarquable, il a le talent d'étaler, en détails, rigoureusement, mais aussi sans passion et en toute objectivité les tendances actuelles concernant l'Islam en Europe. Car c'est bien de cela dont il s'agit : la montée en puissance d'une religion qui ne manque pas de faire sentir son impact.

'Depuis son arrivée il y a un demi-siècle, l'Islam a brisé -ou demandé des ajustements à, ou réaffirmé les défenses de- pas mal de coutumes européennes, d'idées reçues et de structures étatiques avec lesquelles il est venu en contact. Parfois ces ajustements sont de mineures accommodations aux traditions musulmanes -compagnies supprimant la tradition d'un verre après le travail, piscines ouvertes aux femmes à certaines heures uniquement, ou des salles de prières dans différentes entreprises, usines et magasins. Parfois de nouvelles lois sont jugées nécessaires, telle celle en France sur le port du voile dans les écoles.'

Considéré comme la seconde religion après le christianisme, il est en tous cas indéniable que l'Islam y a acquis une place sans pareil, 'de par l'intensité des convictions de ses disciples, son importance dans les débats politiques, les privilèges dont il bénéficie sous les lois de beaucoup de pays européens, ou sa capacité à intimider les détracteurs'.

Chaque pays, bien sûr, fait face à ses propres problèmes, ses propres immigrés issus de pays différents mais, néanmoins, à l’échelle du continent de grandes tendances se dessinent qui ne manquent pas de questionner nos préjugés.

Il commence par un constat d'ordre démographique.
Si un taux de fertilité de 2,1 enfant par femme est généralement considéré comme étant nécessaire au renouvellement d'une société Caldwell rappelle que, parmi les populations d'origines il est partout en-deçà (de 1,2 en Allemagne, le plus bas, à 1,7 en France, par exemple) alors que, parallèlement, celui de la plupart des populations immigrées et descendantes d'immigrées il est bien au-dessus. Ainsi, parmi les Turques, Tunisiens ou Marocains ce taux est de 3,3/3,4 enfants par femme.
Le fait est que, si certains de ces immigrés tendent à converger vers un taux similaire à celui des populations d'origines, de telles transitions démographiques restent limitées et, surtout, elles ne concernent pas les populations musulmanes, où le modèle familial reste généralement similaire génération après génération. Au Royaume-Uni par exemple, Pakistanais et Bangladeshis ont non seulement un taux de fertilité supérieur aux britanniques mais, aussi, à la plupart des Noirs Africains (Ougandais, Kenyans) pourtant arrivés après eux.

Loin d'être xénophobe ou, pire, livrer un pamphlet raciste se souciant de l'avenir de la 'race' blanche, ce que Caldwell cherche à comprendre est comment de tels changements vont affecter l'Europe ? Est-ce que l'Europe, en fait, 'peut rester la même avec une population différente la peuplant' ?

Clairement : non.

Passionnant, il revient alors sur l'histoire de telles migrations, les raisons données pour les justifier, et leurs avantages et inconvénients. Sans tabous, il discute des politiques d'assimilation ou d'intégration, et de comment certains pays (Grande-Bretagne, pays scandinaves) sont passés de l'accueil de travailleurs pour raisons économiques à l'accueil de réfugiés pour raisons humanitaires. Lucide, il fait alors face à l'avenir de nos Etat-providence tels qu'on les connait et interroge l'immigrationnisme.

De là, il met les pieds dans le plat et montre que, l'accueil de musulmans tel qu'il se pratique actuellement, couplé avec la manière dont ces immigrés (comme d'autres de leurs prédécesseurs) sont traités dans nos contrées n'enrichit en rien l'Europe. Bien au contraire ! Tout sert en fait un certain Islam qui, de plus en plus, menace notre identité et nos valeurs.

En fait, ce n'est pas l'immigration en tant que telle qu'il dénonce mais le multiculturalisme qui en découle et tel qu'il se pratique.

Ce qu'il voit en Europe, au fonds, est un continent malade, doutant de ses propres valeurs et qui doit pourtant faire face à une population grandissante et, au contraire, confiante et qui sait jouer de notre culpabilité pour s'affirmer sans retenue :

'pendant que les européens pouvaient facilement rejeter leurs préjugés, les préjugés d'autres groupes ethniques leurs étaient, eux, assez naturellement invisibles (...) Les européens qui considéraient les églises comme des hôtes à la stupidité, le sexisme et la superstition n'en savaient pas assez sur les mosquées et les ashrams pour se forger un jugement, et les laissèrent donc tranquille. Abolissant les vieilles leçons nationalistes et maintes fois moquées sur nos ancêtres les gaulois, ils absorbèrent néanmoins les leçons sur les vertus d'autres cultures, et la justice et la noblesse de causes politiques exotiques avec une crédulité enfantine.'

Le multiculturalisme à l’européenne, en fait, n'est qu'une forme de communautarisme servant l'ancrage de populations islamisées et qui n'ont pas l'intention de s'assimiler. Pire : dans des pays où, durant des décennies des politiques de ghettoïsation et d'exclusion furent menées à l'encontre d'autres population issues de l'immigration (il cite entre autre les banlieues françaises, déjà minées par le chômage et la délinquance) l'Islam devient de plus en plus une contre-culture, un refuge identitaire.
Le schéma est alors inquiétant : des populations exclues maintenant s'excluent.

Quant à la diversité ethnique on repassera puisque populations musulmanes et populations d'origines sont rarement en contact les unes avec les autres, et ne se marient donc que peu entres elles. Les mariages arrangés et l'importation d'épouses venues des pays d'origines est d'ailleurs un problème tel que, de l'Allemagne aux Pays-Bas en passant par le Danemark certains pays ont dû légiférer à leurs sujets, en plus de voir bourgeonner des 'mini-états ethniques' sur leurs territoires.

Ce qui est inquiétant dans la montée de l'Islam en question est que, évoluant en de véritables sociétés parallèles, il est un véritable défi à nos valeurs -de l'antisémitisme aux droits des femmes (mariages forcés, crimes d'honneurs...) et jusqu'à l'identification avec les extrémismes étrangers, comme en témoignent les manifestations récurrentes contre les 'insultes' faites à l'Islam (36% des jeunes musulmans britanniques supportent la peine de mort pour apostasie, la majorité d'entre eux s'étaient opposés à la guerre contre les Talibans).

De telles attitudes, doublées avec un refus de les soumettre à la critique laissent présager du pire :

'espérant que les musulmans apprennent les leçons de Voltaire, les européens se sont donné de grandes peines pour isoler l'Islam des méthodes de Voltaire. Ridiculiser l'Islam a été confondu avec la xénophobie et le racisme.'

Ou encore :

'Il a fallu 50 ans d'immigration de masse pour que les européens deviennent effrayés par leurs minorités.'

Le projet de construction européenne quant à lui n'apparait même pas comme étant une solution, comme il le montre en revenant sur les conséquences de la création de l'espace Schengen à l'échelle continentale alors que, paradoxalement, les politiques d'immigrations sont laissées aux initiatives nationales.

Honnêtes, sérieuses et, surtout, uniquement appuyées par des faits les réflexions de Christopher Caldwell, loin de la paranoïa xénophobique mais sans pour autant sombrer dans la niaiserie alimentant trop souvent le politiquement correct (un triomphe pour un tel sujet) ne manqueront pas d'interpeller. La lecture de ce livre, en tous cas, est absolument incontournable pour quiconque se soucie de l'avenir de l'Europe.
L'islamisation de la France et de l'Europe en ce XXIème siècle ! 10 étoiles

Ce formidable Essai de l’Américain Christopher Caldwell (journaliste et spécialiste des affaires politiques Européennes) est, me semble-t-il, le plus complet et sort totalement du champ oppressant du « politiquement correct » et de la Pensée Unique, sur le sujet crucial de la problématique concernant l’imprégnation inéluctable de l’Islam en Europe Occidentale. En effet, il s’agit à la fois d’un constat actuel, factuel et de prévisions pour l’Europe au 21ème siècle, à partir d’arguments incontournables et convaincants et de statistiques indiscutables (basées essentiellement sur le développement démographique de l’Islam).
Christopher Caldwell démontre à travers son passionnant ouvrage, qu’une immigration intercontinentale (comme c’est le cas depuis plusieurs décennies) destinée à entrer en Europe Occidentale, peut engendrer des problématiques, d’ordres : politique, culturel, linguistique, religieux, identitaire, législatif, etc. ; d’où l’amer constat concernant l’échec de la politique Européenne d’intégration et a fortiori…, d’assimilation.

L’appel à la main-d’oeuvre étrangère pour l’Europe, et particulièrement à celle d’Afrique du Nord après la Seconde Guerre mondiale, durant les « Trente Glorieuses » et jusqu’à nos jours ; ainsi que les « généreuses » politiques d’immigration de la fin du 20ème siècle et de ce début de 21ème siècle, sont donc en train de nous revenir comme un boomerang, en termes de difficultés : démographique, d’intégration et de communautarisme, de l’immigration musulmane en Europe (page 161) :

« Si les Européens avaient compris, quand l’immigration en provenance de Turquie, du Maroc, d’Algérie et d’ailleurs débuta dans les années 1950 et 1960, que des milliers de mosquées seraient disséminées d’un bout à l’autre de l’Europe un demi-siècle plus tard, jamais ils ne l’auraient autorisée. La tolérance européenne aux autres cultures était sincère, en particulier chez les élites, qui n’ont pourtant pas su davantage prévoir qu’une telle tolérance entraînerait l’instauration, le retranchement et la propagation régulière d’une religion étrangère sur le sol du continent. En échange de bénéfices économiques mineurs et de très courte durée, l’Europe a replanté les graines d’une menace qu’elle avait mis des siècles de patience et de violence à surmonter – la discorde entre les religions, tant au plan intérieur qu’entre les nations. »

Pour l’auteur, le problème majeur est clairement : l’Islam. Le constat est que la démographie migratoire massive des pays, principalement, en provenance d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie, Égypte, etc.) a totalement modifié et continuera inéluctablement et durablement de modifier la physionomie de l’Europe Occidentale (page 36) :

« La paix et la prospérité futures de l’Europe dépendent de la facilité avec laquelle ces nouveaux arrivants (et leurs enfants et petits-enfants) s’assimileront à la vie européenne. Au milieu du XXe siècle, il n’y avait quasiment pas de musulmans en Europe occidentale. A l’orée du XXIe, ils étaient entre 15 et 17 millions, dont 5 millions en France, 4 millions en Allemagne et 2 millions au Royaume-Uni. »

Comme nous le verrons plus loin, plutôt que de s’adapter à l’Europe, l’Islam tente de faire en sorte que ce soit l’Europe qui s’adapte à lui. C’est bien là le noeud du problème, devenant de plus en plus prégnant pour nos sociétés Européennes. Christopher Caldwell nous explique que cette problématique se scinde alors en deux réalités distinctes (page 52) :

« En réalité, nous faisons face à deux problèmes différents qui, parce qu’ils se recouvrent, sont souvent considérés, à tort, comme ne faisant qu’un. Il y a d’une part le problème de l’aptitude de l’Europe à assimiler les immigrés, et de l’autre les difficultés de l’Europe vis-à-vis de l’Islam. »

Il est parfaitement anormal que, l’Islam, depuis près d’un demi-siècle et de manière fortement accélérée ces dernières décennies, conduise au développement des rites et « interdits » obligatoires (confer sur cette notion, le passionnant ouvrage de Anne-Marie Delcambre L’islam des interdits), au sein de la République Laïque Française ainsi qu’en Europe, avec des pratiques et rituels, tels que :
– L’inégalité entre les hommes et les femmes : par exemple, l’obligation pour les femmes de rester chastes jusqu’au mariage. Des filles sont même assassinées (« meurtres d’honneur ») par des membres de leur propre famille (père ou frères) ;
– L’excision comme le « meurtre d’honneur » proviennent de traditions musulmanes spécifiques à l’Afrique Orientale et à l’Anatolie Orientale ;
– L’ouverture de salles de prière dans les immeubles de bureaux, les usines et les grands magasins ; ainsi que les inacceptables prières dans la rue, comme les prières de la rue Myrha (dans le 18ème arrondissement de Paris) qui est fermée à la circulation chaque vendredi, depuis des années ;
– La polygamie est quant à elle issue de la culture musulmane d’Afrique Occidentale ;
– Les mariages arrangés, voire forcés, l’intimidation conjugale et le fait de battre son épouse relèvent également de plusieurs cultures musulmanes ;
– Des horaires réservés aux femmes dans certaines piscines municipales ;
– Dans certaines communes : la revendication consistant à faire servir de la viande halal à la cantine, dans les écoles ;
– A Aubervilliers (commune fortement peuplée de Nord-Africains) de nombreux enfants s’absentent de l’école, le vendredi, pour la prière musulmane ;
– L’interdiction pour un musulman de quitter l’Islam (crime d’apostasie) ;
– Etc..
Sans réactions de la part des représentants de l’Etat Français, cette accumulation de revendications engendre une impossible réversibilité de l’imprégnation de l’Islam au sein de la République Laïque Française. L’Etat Français finit parfois (mais seulement ponctuellement) par réagir, comme dans le cadre de l’interdiction du port du « voile » à l’école en 2004, et très récemment, concernant la loi de 2011, interdisant le port de la « burqa », dans l’espace public.

Le taux de fécondité étant globalement deux fois plus important chez les musulmanes que chez les Européennes, l’auteur nous démontre que la démographie Européenne a commencé à opérer une mutation irréversible, qui continuera tout au long du 21ème siècle (page 43) :

« Au milieu du siècle, dans la plupart des grands pays européens, les populations d’origine étrangère représenteront entre 20 et 32 % du total.
Une partie de cette augmentation est liée aux nouvelles arrivées, mais l’essentiel découle du large fossé entre la fécondité des autochtones européens et celle des immigrés non-européens, qui peut mettre des générations à se combler.
(…) En France, dans les années 1990, l’indicateur conjoncturel de fécondité des femmes autochtones était de 1,7 enfant par femme, mais celui des immigrées de 2,8. En moyenne, les immigrées de Tunisie, de Turquie et du Maroc avaient entre 3,3 et 3,4 enfants, plus que les femmes restées leur pays d’origine. »

Puis (pages 168, 169 et 170) :

« La population d’immigrants d’Afrique subsaharienne a cru de 45 % entre 1999 et 2004. Dans le département de Seine-Saint-Denis, à forte dominante nord- et ouest-africaine, où ont éclaté les émeutes de 2005, le nombre d’enfants de parents nés en France a chuté de 41 %, alors que le nombre d’enfants d’immigrés se multipliait par deux et demi. Beaucoup de régions du pays sont marquées par ce que la démographe Michèle Tribalat appelle « un processus de substitution ».
Le continent compte environ 20 millions de musulmans, y compris ceux venus des Balkans. Comme indiqué plus haut, ils sont environ 5 millions en France, 4 millions en Allemagne et 2 millions en Grande-Bretagne. Les Pakistanais et les Bengalis sont prédominants en Angleterre, les Arabes en France, en Belgique et en Espagne, et les Turcs en Allemagne ; mais dans tous les pays d’Europe occidentale, l’Islam comprend, dans une certaine mesure, des gens venus de tout le monde islamique. La forte concentration de ces populations détient le potentiel de démultiplier leur influence. Un million de musulmans vivent à Londres, où ils constituent le huitième de la population. A Amsterdam, ils représentent plus du tiers des individus croyants, dépassant les catholiques et les protestants cumulés.
Les musulmans dominent désormais ou sont en position de dominer certaines villes européennes parmi les plus importantes.
(…) Alors que l’immigration se poursuit et que les musulmans déjà présents sur les lieux gagnent en force électorale et en flair politique, ces espaces-là vont revêtir un caractère musulman sans cesse plus marqué.
(…) Le Conseil national du renseignement des Etats-Unis s’attend à voir la population musulmane d’Europe doubler, sur l’ensemble du continent, d’ici 2025. »

Ce développement est d’autant plus rapide et marquant, que chaque individu qui est issu d’une famille non-Européenne de religion Islamique, devient obligatoirement dès sa naissance : musulman. Et comme nous l’avons vu plus haut, il est quasiment impossible « officiellement », puisque par définition INTERDIT (par l’Islam), pour cet individu…, de quitter la religion Islamique (crime d’apostasie). Les premières générations d’immigrés non-Européens ont cherché à s’intégrer à leur nouvel espace Européen. En revanche, aujourd’hui, une partie de la génération actuelle de musulmans ne se place plus dans un processus d’intégration et encore moins d’assimilation, mais dans un processus inverse de « désassimilation » : c’est-à-dire de revendication de la culture musulmane (voir les exemples cités plus haut) et de communautarisme.
Quant aux Islamistes radicaux : leurs actions relèvent du prosélytisme le plus dur et du Terrorisme aveugle.

De nos jours, la France est jonchée de zones de non-droit, foisonnant de délits et de crimes de plus en plus graves (page 192) :

« La violence relative des quartiers musulmans est un obstacle de taille à la mixité sociale et à l’intégration. Dans tous les pays européens, ce sont les immigrés et leurs enfants qui commettent beaucoup de délits, et même la plupart de ces délits dans certains d’entre eux.
(…) Selon le sociologue Farhad Khosrokhavar, l’Islam est « sans doute désormais la première religion des prisons de France ». Les chiffres précis restent difficiles à rassembler, mais, dans les prisons voisines de certaines banlieues, la proportion de musulmans est de 80 %. »

Également (page 196) :

« En 2002, les statistiques de l’Union européenne montraient que la France enregistrait chaque année 4 244 délits pour 100 000 habitants, un taux plus élevé qu’aux Etats-Unis, depuis si longtemps décriés à cet égard. Là encore, une bonne part de ces délits, sinon la plupart, était commise par des minorités immigrées et leurs enfants. Ce n’était probablement pas une coïncidence si le Front national de Jean-Marie Le Pen et son idéologie néofasciste accéda au second tour de l’élection présidentielle, en privant le parti socialiste, deuxième parti de France, du suffrage populaire. »

De nos jours, on constate que, ni le modèle Français « assimilationniste », ni celui Britannique de multiculturalisme n’ont fait leurs preuves. Ce que souhaitent de nombreux immigrés naturalisés de la génération actuelle, c’est de vivre en étrangers en Europe, plutôt que de s’assimiler… (pages 218 et 219) :

« Dans la France de Jacques Berque, celle qui a consacré le plus de ressources à l’apprivoisement de l’Islam, de jeunes gens de parents musulmans se considèrent eux-mêmes comme musulmans avant de se penser comme Français. Quand on leur demandait quel aspect les caractérisait le mieux, un tiers environ des élèves musulmans répondaient que c’était leur religion, contre moins de 5 % d’enfants français autochtones en réponse à la même question. Le journaliste Alain Gresh, très à gauche, notait que l’expression « deuxième génération » n’était jamais utilisée pour les générations antérieures de jeunes Français dont les parents étaient Italiens et Polonais. Cela pouvait signaler un manquement aux traditions françaises de la citoyenneté – cela constitue plus probablement un signe que, si fortes que soient les traditions, l’attachement de cette génération actuelle aux héritages ancestraux est plus fort. »

En fait, pour la plupart des musulmans, la religion Islamique transcende et se situe donc au dessus de la notion même, de Nation. En effet, les musulmans se sentent…, musulmans, avant d’appartenir à une Nation. Ce qui va évidemment totalement à l’encontre de notre principe Républicain Français de Laïcité. L’Islam dépassant ainsi le cadre trop étroit, pour lui, de la Nation et même de l’Europe, il se présente alors en un « Islam mondialisé ». D’un côté, les États Européens sont gérés dans un cadre politique, alors que l’Islam se propose lui-même de régenter les États, par ses propres lois issues de la Charia (lois de l’Islam régissant tout dans une société : la politique, la religion, le social, l’individu, etc.).
D’ailleurs, dans certaines familles musulmanes, on inculque dès leur plus jeune âge aux enfants, leur appartenance à la religion musulmane, avant leur appartenance à un pays ; comme en témoigne une enquête menée auprès des écoles, par le Ministère Français de l’Éducation Nationale, en juin 2004 (pages 236 et 237) :

« Un grand nombre d’élèves d’origine maghrébine, Français voire de parents français, la majorité sans doute dans certains établissements, se vivent comme étrangers à la communauté nationale, opposant à tout propos deux catégories : « les Français » et « nous ». Se revendiquant hier, lorsqu’on les interrogeait, d’une identité « arabe », d’ailleurs problématique pour les Maghrébins, ils se revendiquent de plus en plus souvent aujourd’hui d’une identité « musulmane ». Un endoctrinement qui peut commencer dès l’école primaire, comme en témoignent certains instituteurs. Beaucoup de collégiens, interrogés sur leur nationalité, répondent de nos jours « musulmane ». Si on les informe qu’ils sont Français, comme dans ce collège de la banlieue parisienne, ils répliquent que c’est impossible puisqu’ils sont musulmans ! »

Pour synthétiser, Christopher Caldwell explique ceci (page 237) :

« Que ce soit dû à la nature intemporelle de l’Islam ou au monde du XXIe siècle en transformation, l’Europe n’a pas du tout affaire à un problème d’immigration ordinaire, mais à une culture concurrente. »

L’Islam compte 1,3 milliard de musulmans dans le monde, et le Christianisme 2 milliards de fidèles. Mais l’Islam pourrait rapidement former une sorte de « culture dominante ».
Car l’Islam démontre régulièrement son intransigeante agressivité, notamment à travers des fatwas (dans ces cas, il s’agit de lois de condamnation), comme celle contre Salman Rushdie suite à la publication de son roman « Les versets Sataniques », en 1988. De même qu’en 2006, l’enseignant Français Robert Redeker a reçu des menaces de mort, suite à la publication d’une tribune dans le Figaro. En 2005 encore, le monde musulman s’est largement indigné (doux euphémisme) à l’encontre des douze dessins, les « Caricatures de Mahomet », publiées dans le journal Danois Jyllands-Posten. Cette intransigeance pouvant même conduire à des assassinats, comme celui du cinéaste Theo Van Gogh aux Pays-Bas, en 2004, par un Islamiste Hollandais.
Il y a bien là un double problème consistant d’une part, dans des manifestations et menaces de la part d’Islamistes radicaux et de musulmans « modérés » à travers le monde, pouvant donc conduire à des meurtres ; et d’autre part, dans le fait que, RARES sont les musulmans d’Europe qui « contre-manifestent », au nom de la Liberté d’expression et plus généralement… de la Démocratie (confer l’excellent ouvrage de Jean-François Revel Le Regain démocratique), à l’encontre de ces intimidations et menaces.
Il arrive même souvent que des musulmans d’Europe se joignent aux musulmans non-Européens. Par exemple, certains jeunes radicaux ont défilé à Westminster avec des pancartes d’une violence inouïe, proclamant (pages 282 et 283) :

« Décapitez Ceux Qui Insultent l’Islam », « Massacrez Ceux Qui Insultent l’Islam », et « Europe, Quand les Moudjahiddines Vont Déferler, Tu Vas Ramper ».

Pire encore, il n’y a quasiment jamais de dénonciation provenant du monde musulman, en ce qui concerne la foultitude des monstrueux attentats terroristes perpétrés à travers le monde, par les Islamistes Intégristes, depuis une trentaine d’années (page 384) :

« Après le 11 Septembre, les Occidentaux s’attendaient à des dénonciations énergiques et sans ambiguïté du terrorisme – car de telles dénonciations étaient le seul moyen de distinguer les « modérés » des radicaux. Comme aux Etats-Unis, la condamnation du terrorisme par les musulmans en Europe n’a jamais été un phénomène assez fréquent ou assez marqué pour rassurer leurs concitoyens. Il y avait là comme un test collectif de loyauté. Dans leur majorité, les musulmans y ont échoué. »

En complément de son analyse, Christopher Caldwell précise que la menace Islamiste radicale est largement déployée à travers le monde. En ce qui concerne l’Europe, cette dernière est régulièrement secouée par des attentats d’Islamistes Intégristes, souvent kamikazes, comme : la vague d’attentats en France en 1995, à Madrid en 2004, à Londres en 2005, etc..
Sans oublier évidemment, aux Etats-Unis, l’effroyable attentat contre le World Trade Center à New York, le 11 septembre 2001.
Et d’ailleurs, l’auteur fait un parallèle fort pertinent afin de démontrer que cette menace est bien réelle et présente en Europe (page 340) :

« L’une des raisons pour lesquelles les Européens n’ont guère prêté attention aux tendances politiques des minorités ethniques, c’est leur foi dans la prise de décision démocratique, qui confine à la superstition. Même si les gens s’inquiètent de ce qui se passera quand les minorités ethniques totaliseront 50,1 % de la population de certaines villes, elles semblent considérer qu’ils ne pourrait rien arriver de mal tant qu’on n’en est pas là. Pourtant, des minorités peuvent façonner un pays. Elles peuvent conquérir un pays. Il y avait sans doute moins de bolcheviks en Russie en 1917 qu’il n’y a d’islamistes en Europe aujourd’hui ».

En conclusion :
Ma seule petite critique porte uniquement sur le titre de l’ouvrage (publié en France en octobre 2011) : « Une Révolution sous nos yeux, comment l’Islam va transformer la France et l’Europe ». En effet, ce titre pourrait laisser croire aux lecteurs, que des chapitres du livre seraient consacrés à l’analyse des « Révolutions Arabes » qui sont en train de se déroulées actuellement et qui ont débuté, fin 2010 / début 2011. Or, ce n’est pas absolument pas le cas puisque d’une part, l’ouvrage porte uniquement sur l’Islam en Europe et que d’autre part, Christopher Caldwell a publié ce livre, d’abord en Anglais, en 2009, donc avant le « Printemps Arabe ».

L’Europe doit évidemment accueillir de son mieux l’immigration qui peut représenter un enrichissement culturel réciproque. Mais comme nous avons constaté que cette immigration extra-Européenne, s’est effectuée massivement à partir de la seconde moitié du 20ème siècle, elle ne peut être aujourd’hui…, qu’extrêmement limitée.
Et surtout, l’Europe ne doit pas céder sa place…, à l’Islam : notre culture, notre principe de Laïcité Français, les origines Chrétiennes de la France (et de l’Europe), ainsi que notre Constitution Républicaine Française, en dépendent.
Malheureusement, il semble bien qu’en ce 21ème siècle, l’Europe soit vouée à une inéluctable mutation « Civilisationnelle », qui plus est, irréversible, compte tenu du développement démographique de l’Islam en Europe, depuis plusieurs décennies.

Il est donc bien trop tard pour agir, et presque déjà trop tard…, pour réagir !


Confer également d’autres ouvrages aussi passionnants sur le même thème de :

– Malika Sorel-Sutter : « Immigration-intégration : le langage de vérité » ;

– Alexandre Del Valle : « Le Totalitarisme islamiste à l’assaut des démocraties » ;

– Michèle Tribalat : « Les yeux grands fermés (L’immigration en France) » ;

– Anne-Marie Delcambre : « L’islam des interdits » ;

– Thierry Wolton : « Quatrième guerre mondiale » ;

– Philippe de Villiers : « Les mosquées de Roissy » ;

– Stéphane Berthomet et Guillaume Bigot : « Le jour où la France tremblera : Terrorisme islamiste : les vrais risques pour l’Hexagone ».

Anonyme11 - - - ans - 21 août 2020


Très bien documenté ! 7 étoiles

Cet essai brillant nous rappelle la raison initiale de la venue des immigrés musulmans en Europe et des autres – le besoin de main d’œuvre ouvrière pour reconstruire ce que la seconde guerre mondiale avait détruit - et les difficultés d’adaptation culturelles qui en découlent.
Bien plus tard, de nombreux pays ont opté pour une politique d’immigration « à la canadienne », c'est-à-dire une immigration sélective qui permettrait à la nation de fixer des règles à ceux qui souhaitent bénéficier de son filet de protection (proposé par Sarkozy en 2006). Une tentative de politique européenne de l’immigration a également été initiée en 2010 ; elle fut infructueuse car vivement critiquée.

« Beaucoup d’Européens et d’étrangers ont eu tendance à traiter l’immigration vers l’Europe tout simplement comme une chose à laquelle les immigrés auraient droit, qui s’inscrirait dans le cadre de la dette que l’Europe aurait contractée envers le reste du monde après des siècles d’exploitation économique. » Soit. Il est parfois difficile de concilier plusieurs religions et de plaire à tout le monde. Toujours est-il qu’aujourd’hui, la France est un pays laïc, qui par définition distingue la religion de la politique.

L’Islam étant la première religion d’Europe en termes d’importance des débats politiques, de convictions de ses adeptes ou de privilèges, on ne peut bien entendu pas ignorer son impact sur la culture européenne. Mais allier féminisme et immigration musulmane s’avère compliqué ; tempérer la critique envers l’islam de plus en plus protégé juridiquement alors que l’on clame la liberté d’expression n’est non plus pas compatible avec les mœurs occidentales.

Cet auteur américain, très bien documenté, énonce des faits sur les pays européens et l’islam aujourd’hui. Les discordes passées entre les religions, le déclin démographique des Européens face au nombre croissant de musulmans, l’opposition au port du foulard, la profusion de mosquées, l’enseignement, le travail, l’économie ... et la perte de contrôle.
Il dresse de simples constats issus de multiples sources pour pousser chacun à ouvrir les yeux et réaliser l’inévitable changement qui s’est produit ces 50 dernières années et qui va forcément continuer à bouleverser les coutumes occidentales. Aucun parti n’est pris. Libre ensuite à chacun de faire ce qu’il veut de ces données politiquement incorrectes.

Psychééé - - 36 ans - 15 juillet 2015