Notre mère la guerre, tome 4 : Requiem
de Kris (Scénario), Maël (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 6 octobre 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Une fin bien tranchée
La série "Notre Dame la Guerre" débutée en 2009, prend fin en 2012 ; elle s’est donc échelonnée sur quatre années, à raison d’un tome annuel. Je la trouve plus portée par un souffle historique puissant que par des qualités d’énigme policière. Finalement le scénariste n’avait pas vraiment trop brouillé les pistes et l’hypothèse la plus vraisemblable sur l’auteur des meurtres se vérifie. Là où toutefois nous sommes assez surpris, c’est sur les circonstances qui expliquent ces meurtres et une fois de plus celles-ci viennent en droit fil de l’approche juste du scénariste sur la mentalité des poilus. Il faut se rappeler ces mots mis dans la bouche du narrateur au deuxième tome : « Camarades, oui. C’est le mot juste. La camaraderie suppose une loyauté et peut atteindre à une éphémère intensité de sentiments que ne connaîtra jamais l’amitié. Celle-ci demande des conditions plus normales, plus longues pour pouvoir s’épanouir. Un homme n’est rien pour vous et la minute suivante vous êtes prêt à braver l’enfer pour lui, dans un élan spontané, instinctif… ». Non content de nous livrer le pourquoi étonnant, le scénariste le fait dans un comment époustouflant à double détente (sic). Si des images nous ramènent toujours ponctuellement en 1935 dans un village fictif du Tarn-et-Garonne, où le narrateur Vialatte (un gendarme retraité) est sur son lit de mort, l’arrière de l’époque (en l'année 1918) prend beaucoup plus d’importance que dans les tomes précédents, pour l’approche vers la solution de l’énigme des meurtres de quatre femmes près du front au cours de l’année 1915 en Champagne. Les deux lieux clés, qui apparaissent dans ce cadre, sont un village du Tarn-et-Garonne et Rouen où réside la mère d’un jeune soldat mort pour la France. Toutefois la scène qui apporte le dénouement se situe sur le front à un endroit imprécis qui par déduction apparaît proche de Verdun, cette action a lieu dans la matinée du 11 novembre 1918. Cette série plaira vraisemblablement non seulement aux adultes mais aux lycéens de tout sexe et les adolescentes accrocheront bien à une narration où les femmes sont le fil rouge (sic) du récit.
L'ultime 9 étoiles

Très bonne série qui a pour trame la première guerre mondiale.
Une bédé artistique, pas à proprement parler historique, qui s'appuie sur cette période de l'histoire pour y développer une histoire d'amour au coeur de la folie guerrière.
Les dessins sont vraiment sublimes, la mise en page soignée, on est loin de la bédé de masse avec coloriage à l'ordinateur et textes débiles.
Une bédé assez littéraire également.
Bref que du bon.
Idéal je pense comme cadeau à faire à n'importe quel bédéphile, une valeur sûre.

Hexagone - - 53 ans - 10 novembre 2012