J'ai épousé une ombre
de William Irish

critiqué par Antihuman, le 3 octobre 2012
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
Brumeux
Si vous épousez à chaque coup la voie de la foule, et que vous insultez dans leur dos ces pauvres boucs-émissaires (de plus solitaires dans la majorité des cas) que l'on vous désigne, il est normal que ceux-là se rebellent d'une manière ou d'une autre et qu'ils se vengent grandement tôt ou tard de façon minutieuse - et de quelque manière que ce soit! La justice n'est pas de ce monde et le fait est qu'il ne faut pas se moquer de ce que l'on ne connaît pas. Et si vous volez par exemple, il ne faut pas s'étonner si vous vous faites prendre, un beau jour, la main gantée, parmi les bijoux convoités... Chacun sait que le peuple et ses rejetons sont plébéiens, simples, somme toute assez stupides sinon analphabêtes, et même s'ils se trompent pour leur part le plus souvent, ils ne le sont guère ceux qui, habilement dissimulés ainsi que riches, les manipulent: D'ou bien sûr toutes les dictatures mondiales jamais vues et le nazisme, nés de la bêtise généralisée puis instaurée en tant que règle par définition.

Ici, c'est encore moins complexe, on a affaire à du William Irish et par conséquent il est vrai qu'il faudra être assez lettré ou ouvert d'esprit pour en apprécier le texte poétique. Quoique inspirée parfois selon moi, l'intrigue n'en demeure pas moins plutôt amène, et bien que certainement ambitieuse, aussi limpide à percevoir pour sa totalité et en dépit de ce que pourront y voir ces ploutocrates, comme il va de soi mêles-tout comme de tout temps, et surtout il faut bien dire, qui se sont plaisamment auto-désignés pour leur globalité en tant que juges et jurés. Original dans le genre.

Résume de l'éditeur

C'était un aller simple. Un aller. Sans retour... Et le voyage qu'entreprend avec son billet la jeune Helen aux yeux traqués est un voyage au pays de l'épouvante. Qu'importent les fleurs, les sourires, la chaleur du foyer et l'amour partagé, quand la panique vous étreint le cœur. Le billet New York-San Francisco est un gage maudit et il faudrait des forces surhumaines pour en briser le charme maléfique.

Biographie de l'auteur

De son vrai nom Cornell George Hopley-Woolrich, William Irish est né à New York en 1903. Ses premiers romans, influencés par Scott Fitzgerald, sont des succès. Mais, à partir de 1932, les éditeurs refusent ses œuvres. Il se lance alors dans la nouvelle «noire», et les fameux magazines pulps lui prennent sa production. Malade, alcoolique, confiné dans sa chambre après la mort de sa mère avec laquelle il avait longtemps vécu, la gangrène aura raison de lui en 1968.